Pendant que le président George W. Bush rappelait aux Américains que même avec Saddam Hussein derrière les barreaux « nous faisons face aux terroristes », la Maison Blanche et le Pentagone présentaient cette arrestation comme une victoire majeure dans la guerre au terrorisme. Pourtant, il y a de fortes preuves laissant penser que l’Irak est utilisé par Ben Laden comme un magicien utilise des miroirs et de la fumée.
Des informations laissent penser qu’Al Qaïda prévoit de rediriger la moitié des trois millions de dollars qu’elle consacre mensuellement aux actions en Afghanistan. Al Qaïda a été la première à présenter l’Irak comme le champ de bataille central du jihad en donnant des conseils aux Irakiens et en lançant des appels aux armes. Toutefois, même si l’argument irakien est indubitablement un bon moyen de rallier des troupes à la cause du jihad, les combattants étrangers qui ont été arrêtés en Irak n’ont pas montré de liens évidents avec Al Qaïda et rien ne vient démontrer une direction d’Al Qaïda sur les insurgés. En réalité, l’organisation utilise l’Irak comme un moyen de propagande, mais travaille ailleurs.
Rien ne vient indiquer qu’une part significative des 70 000 à 120 000 personnes qui sont passées par les camps d’entraînements ont été envoyées en Irak. L’ennemi s’adapte à nos mouvements et nous devons apprendre à combattre sur plusieurs fronts. Il est important de faire de l’Irak une démocratie, mais nous ne devons pas oublier les autres endroits où agit Al Qaïda.

Source
New York Times (États-Unis)
Le New York Times ambitionne d’être le premier quotidien global au travers de ses éditions étrangères.

« Saddam Is Ours. Does Al Qaeda Care ? », par Bruce Hoffman, New York Times, 17 décembre 2003.