Charles Zorgbibe analyse les effets de la requête de l’ONU d’un avis de la Cour internationale de justice sur le « mur d’annexion » israélien en Palestine. Pour recueillir le point de vue de la partie palestinienne, la Cour a été obligée de considérer l’Autorité palestinienne comme un quasi-État. Israël a récusé deux magistrats au motif que leur arabité les rend suspects de partialité et la Cour va devoir définir le concept de légitime défense.
L’analyste israélien et ex-officier du Mossad, Yossi Alpher, rappelle dans l’International Herald Tribune qu’il fut le premier à demander la construction d’une « barrière » entre Israël et les territoires palestiniens. Il pensait qu’elle protégerait les Israéliens des incursions de kamikazes et qu’elle protégerait les Palestiniens du déploiement des forces de Tsahal. Mais cette idée d’une séparation physique des deux peuples a été détournée par Ariel Sharon qui en a fait un moyen de légitimer les colonies. Alpher défend donc le principe de la « barrière », mais en la construisant sur la Ligne verte.
Quoi qu’il en soit, la « barrière » effective a été qualifiée de « mur d’annexion » par le rapporteur indépendant de l’ONU et condamnée par l’Assemblée générale. Celle-ci, pour contourner la passivité du Conseil de sécurité et sa paralysie par le veto états-unien, a saisi pour avis la Cour internationale de justice de La Haye. Cette procédure inédite est déjà pleine de conséquences relève le professeur Charles Zorgbibe dans Le Figaro. Pour recueillir le point de vue de la partie palestinienne, la Cour a été obligée de considérer l’Autorité palestinienne comme un quasi-État. Israël a récusé deux magistrats au motif que leur arabité les rend suspects de partialité (mais, heureusement, aucun juge n’a été mis en cause au motif qu’il est de religion juive). Surtout, la Cour va devoir définir le concept de légitime défense évoqué dans le cas d’espèce par Israël et utilisé extensivement par les États-Unis.
Le nouveau secrétaire général de l’OTAN, le néerlandais Jaap de Hoop Scheffer, vient de prendre ses fonctions. The Independant reproduit un extrait de son discours d’intronisation. Il s’est fixé deux objectifs : rendre transparent les processus de décision politique de l’Alliance et conserver à tout prix son unité. Cette seconde exigence risque de conduire à la paralysie d’une organisation politiquement divisée. D’ores et déjà, à la différence de son prédécesseur Lord George Robertson, le nouveau secrétaire général se montre peu empressé à engager l’OTAN plus avant en Irak. L’Alliance se contente actuellement d’un soutien à la force polonaise et n’est pas prête à s’impliquer aux côtés de la Coalition elle-même.
L’Alliance se replie provisoirement sur sa définition initale : une organisation d’assistance mutuelle, non plus face au péril soviétique, mais aujourd’hui face au terrorisme. À ce sujet, Al-Jazeera a diffusé une casette attribuée à Oussama Ben Laden dont The Guardian publie la traduction. La voix qui s’y exprime reprend les amalgames classiquement attribués à Ben Laden : dénonciation de l’impérialisme militaire états-unien assimilé à celui des croisés et dénonciation de la tolérance assimilée à l’Occident. On ne peut que s’étonner à chaque nouvelle cassette que la voix dite de Ben Laden ne relève pas que l’Occident ne peut à la fois se réclamer de la tolérance et faire un tel usage de la force. Le message principal reste le même : discréditer tous les dirigeants arabes, qu’ils soient pro ou anti-états-uniens, et priver par là même tous les peuples arabes de perspectives.
Frank J. Gaffney Jr, le coordinateur des faucons, tance les irresponsables qui négocient avec la Corée du Nord. Dans le Washington Times, il déplore l’action de tous ces naïfs qui pensent pouvoir aider à la paix alors qu’ils n’exercent pas de fonctions exécutives et réclame que l’on réserve la diplomatie , c’est-à-dire la paix internationale, aux seuls gouvernements.
L’ambassadeur spécial Zalmay Khalilzad se félicite dans le Washington Post de la nouvelle constitution afghane. Selon lui, elle garantit à la fois l’unité du pays, la liberté de religion et l’égalité entre les sexes. Il est impossible d’en juger tant qu’elle n’est pas appliquée. Cependant, on peut en douter si l’on se réfère aux débats de la Loya Jirga constituante. Le système présidentiel, qui donne des pouvoirs exorbitants au président Karzaï, repose sur la présence militaire étrangère. La liberté de religion ne doit surtout pas être comprise comme liberté de conscience ou laïcité : non seulement le pays, mais l’administration et la législation seront islamiques. Enfin l’égalité entre les sexes ne se décrète pas et réserver un quart des sièges de la Chambre basse et un sixième de la Chambre haute aux femmes ne suffira pas à résoudre les problèmes des femmes du peuple.
La pasteur Franklin Graham, de retour de voyage au Soudan, se félicite, quant à lui dans le Washington Times, de l’action persévérante du président George W. Bush en faveur des chrétiens de ce pays. En outre, il obtenu des assurances pacifiques du président Omar El-Bashir et pense que c’est à l’Église de Jésus-Christ de veiller à ce qu’il les respecte.
Enfin, l’économiste Joseph Stiglitz analyse dans le New York Times dix ans d’Accord de libre-échange nord-américain. Il affirme qu’en définitive le Mexique est sorti lui aussi gagnant de cette confrontation avec deux États bien plus développés que lui, le Canada et les Etats-Unis. Mais son développement a été entravé par le protectionnisme caché de ses partenaires. Une leçon à méditer alors que se négocie la Zone de libre-échange des Amériques.
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