Dans le New York Times, David Frum et Richard Perle attaquent les Démocrates sur leur complaisance face à l’Arabie saoudite. Les deux auteurs, proches de Cheney et Rumsfeld, assurent que Riyad soutient le terrorisme et laissent entendre qu’il pourrait aussi financer des candidats à l’élection présidentielle états-unienne.
Frank J. Gaffney Jr, le coordinateur des faucons, s’en prend dans le Washington Times plus précisément au général Wesley Clark, étoile montante dans la campagne électorale. Il lui reproche de critiquer aujourd’hui l’engagement en Irak alors qu’il l’aurait soutenu initialement et de promettre qu’il pourrait empêcher de nouveaux attentats. C’est d’autant plus grave pour Gaffney qu’implicitement cette promesse est une manière de suggérer que George W. Bush aurait pu empêcher les attentats du 11 septembre et que l’actuel déploiement de forces à l’étranger est inutile.
L’opinion publique semble en effet douter de la gravité, voire de la réalité, du terrorisme. Aussi Daniel Pipes, de l’Institut des États-Unis pour la paix, s’inquiète dans le Jerusalem Post de l’engouement de ses concitoyens pour le Coran. Ceux-ci croient comprendre l’islamisme en lisant un ouvrage aux multiples interprétations. Il ne peuvent réaliser le danger musulman qu’en étudiant l’histoire de la révolution iranienne ou du terrorisme d’Al Qaïda.

Jack Pritchard de la Brookings Institution alerte les lecteurs du New York Times sur la menace grandissante de nucléarisation de la Corée du Nord communiste. Sa tribune est publiée au moment où l’administration Bush semble vouloir utiliser l’arme alimentaire contre le régime de Pyongyang, alors même que celui-ci a proposé de geler ses installations nucléaires en l’échange de garanties alimentaires.
De son côté, la conseiller d’affaire Susan Segal assure dans le Washington Times que les investissements en Amérique latine sont fructueux et le seront encore plus avec la future Zone de libre-échange des Amériques. Seules ombres dans le business états-unien : le Venezuela, Cuba et Haïti.
À l’inverse, William Broder, s’exprimant dans Global Agenda, la revue du Forum de Davos, et le Moscow Times prend la défense de Vladimir Poutine contre l’opinion dominante des investisseurs états-uniens. Selon l’expert économique, le président russe a fait ce que n’importe quel dirigeant responsable aurait fait à sa place en arrêtant l’oligarque Mikhail Khodorkovsky. Loin d’être une menace pour les milieux d’affaires, la reprise en main de l’économie russe par le gouvernement est une garantie de liberté face aux abus mafieux des années 90.

Dans un discours que reproduit The Independent, le président de la Commission européenne Romano Prodi plaide pour l’élargissement. Il se lamente de la baisse de popularité de l’Union dans les États qui en sont déjà membres et qui contraste avec l’espoir qu’elle soulève dans les pays candidats.

Symboliquement, le député du Meretz Yossi Sarid souligne dans Ha’aretz que la barrière de « sécurité édifiée » par Sharon n’a rien à voir avec le projet initial qu’il a soutenu, puisqu’elle s’éloigne de la frontière de 1967 pour annexer des territoires palestiniens. Il qualifie cette construction de « crime contre l’humanité » et écrit s’exprimer sous serment et accepter que sa tribune soit produite comme témoignage devant la Cour internationale de Justice de La Haye.

Enfin, le social-chrétien Bernard Stasi défend dans Le Monde son rapport sur la laïcité qui vient d’être critiqué à mots voilés par Jean-Paul II. Il y présente la laïcité comme un moyen de forger l’unité nationale. Ce faisant, il se rattache philosophiquement au courant nationaliste et colonialiste qui se constitua au XIXe siècle autour du socialiste Jules Ferry. Cette définition de la laïcité s’opposait alors à celle, libertaire, du radical Léon Gambetta, pour qui la laïcité était une institutionnalisation de la tolérance.