Le vice-président Dick Cheney a appelé la classe dirigeante globale rassemblée au Forum économique mondial de Davos à agir contre le terrorisme derrière les États-Unis. Il s’est efforcé de convaincre ses auditeurs qu’ils sont, eux aussi, menacés par cet ennemi universel. La salle, polie, a applaudi mollement. Et l’on pouvait mesurer à ce manque d’enthousiasme la perte de leadership de Washington, une tendance qui alarme le spéculateur George Soros.
Le vice-président Dick Cheney a entrepris une sortie du bunker où il réside pour se rendre à Davos, puis à Rome. Au Forum économique mondial, il a appelé la classe dirigeante globale à agir contre le terrorisme, rassemblée derrière les États-Unis d’Amérique. The Independent reproduit un passage de son intervention au cours duquel il s’efforce de convaincre ses auditeurs qu’ils sont, eux aussi, menacés par cet ennemi universel. La salle, polie, a applaudi mollement. Et l’on pouvait mesurer à ce manque d’enthousiasme la perte de leadership de Washington.
Ce n’était pas le seul relent de la campagne présidentielle états-unienne à Davos. Participant à une table ronde, le financier George Soros a mis en cause la politique des Républicains et affirmé son soutien aux Démocrates. The Guardian publie un extrait du dernier livre du spéculateur-philosophe. Il y dénonce l’impérialisme brutal d’un groupe d’extrémistes associant fondamentalisme religieux et capitalisme qui suscite en réaction une hostilité au système, alors que les choses fonctionnaient si bien lorsque les autres États étaient associés à la gestion du monde.
Observateur attentif de la vie politique états-unienne, le commentateur militaire William M. Arkin se demande dans le Los Angeles Times pourquoi les électeurs voteraient démocrate. En effet, Howard Dean et consort critiquent les détails de la politique de sécurité de George W. Bush, mais pas ses orientations. Ils ont admis le principe de la guerre préventive et celui de la guerre globale au terrorisme. Ils ne diffèrent que pour contester la manière de financer ces opérations démentielles ou l’usage éventuel de mini-bombes nucléaires.
Partout, l’on s’interroge sur les conséquences de la politique étrangère de Washington. J. Alexander Thier, de l’Asian Foundation, s’indigne de la première décision de la Cour suprême d’Afghanistan. Dix jours après le vote de la Constitution et avant même qu’elle ne soit officiellement promulguée, la Cour s’est auto-saisie du scandale créé, selon elle, par la rediffusion d’une ancienne vidéo d’une star de la chanson locale, datant de la période communiste. Au nom de sa lecture de la Charia, elle l’a censurée. Si rien n’est fait, la Cour suprême imposera rapidement le retour aux mêmes normes que celles des Talibans. L’espoir démocratique exige la limitation des pouvoirs de la haute juridiction et le renouvellement de ses membres, écrit-il dans le New York Times.
Le Washington Post livre une interview du Premier ministre turc dans laquelle Recep Tayyip Erdogan reprend les grands thèmes du discours qu’il prononcé à Davos. Il a confirmé que, même si le processus d’adhésion à l’Union européenne échouait, la Turquie continuerait ses réformes sociales et institutionnelles. Puis, il a dénoncé le danger que la création par la Coalition d’un Kurdistan indépendant ferait courir à la région. Enfin, il a reconnu que les auteurs des attentats d’Istanbul n’étaient pas membres d’Al Qaïda. Tout au long de l’interview, il a également rappelé que son pays était associé dans la région avec l’Iran et la Syrie et que les trois pays partageaient la même vision des évolutions régionales.
Le professeur George Bisharat relève dans le Los Angeles Times que la « solution à deux États » du conflit israélo-palestinien ne pourrait résoudre que les problèmes des Palestiniens de Gaza et de Cisjordanie, pas ceux des 1,2 millions de Palestiniens vivant en Israël, ni des millions de Palestiniens réfugiés dans les pays arabes. En réalité, aujourd’hui, il n’y a pas d’autre solution qu’un État unique pour deux peuples.
Enfin, Barbara Amiel, actionnaire et éditorialiste du Daily Telegraph, affirme dans le quotidien londonien que 25 à 30 % des jeunes Français sont musulmans. Et que, compte tenu de leur démographie galopante et des conversions massives, ils seront majoritaires d’ici 25 ans. La France, prévient-elle, sera alors un État islamique. À partir de quoi, elle interprète le débat actuel sur l’interdiction du voile comme une tentative dérisoire et vaine d’arrêter ce processus. A contrario, le caractère grotesque des imputations de Mme Amiel laisse à penser que sa tribune prend place dans la campagne de son groupe de presse. Une fois encore, il s’agit pour les partisans de la « guerre des civilisations » de discréditer la position de la France au Conseil de sécurité en faisant croire que Paris est désormais aux mains de l’ennemi islamiste.
Restez en contact
Suivez-nous sur les réseaux sociaux
Subscribe to weekly newsletter