Avant le début de la guerre en Irak, j’ai assisté à une conférence où un enseignant, irakien en exil, affirmait que pour éviter le chaos en Irak après la chute de Saddam Hussein , il faudrait s’appuyer sur l’armée régulière irakienne. Compte tenu de mon expérience, je lui avait répondu que ce serait sans nul doute ce qui serait fait. Pourtant, contre toute attente, les États-Unis ont démantelé cette armée.
Pendant la Guerre du Golfe nous avions envoyé des prospectus aux soldats irakiens affirmant que nous ne les considérions pas comme nos ennemis et que, s’ils ne nous attaquaient pas, nous ne les attaquerions pas. Depuis cette époque, j’ai souvent présenté l’armée irakienne comme une victime des ambitions maléfiques de Saddam Hussein. En 1999, un plan pour l’Irak de l’après-Saddam prévoyait également de s’appuyer sur cette armée.
Le démantèlement de l’armée, accompagné par la totale déba’asification du gouvernement est, selon moi, un mauvais calcul. Il n’est cependant pas trop tard pour faire machine arrière et pour rappeler cette armée une fois que nous l’aurons débarrassée de ses chefs partisans de Saddam Hussein et criminels de guerre. La déba’asification doit également être examinée pour que nous nous assurions que nous n’avons pas exclu des administrations des personnes capables. Il faut, pour reconstruire l’Irak, nous appuyer sur toutes les personnes compétentes qui peuvent contribuer à un nouvel Irak démocratique.

Source
Los Angeles Times (États-Unis)

« Iraqi Army Can Ride to the Rescue », par Anthony C. Zinni, Los Angeles Times, 1er février 2004.