La Chine a une longue tradition d’utilisation d’accusations criminelles pour faire taire les activistes tibétains. En décembre 2003, Tenzin Delek, un lama respecté a été condamné à mort, une sentence suspendue deux ans. S’il se comporte bien, il pourrait voir sa peine commuée en prison à vie. Il est accusé d’avoir posé des bombes.
Le procès fut classé secret défense et l’accusé n’a pas pu bénéficier des conseils d’un avocat. Dans le même temps, le parti communiste local faisait campagne contre ce " terroriste " contre lequel, il n’y a aucune preuve. Il est aujourd’hui dans une prison à 600 kilomètre de chez lui, ce qui va à l’encontre des règles chinoises. Cette affaire n’est que le point culminant de la politique de sinisation au Tibet.
Cette politique se poursuit et est en train de détruire un système religieux unique au monde. Les enfants sont éduqués à la chinoise. Les monastères sont confiés à des autorités non-religieuses. Les moines sont forcés de rejeter les enseignements du Dalaï Lama au profit de ceux du Panchen Lama, choisi par les Chinois, et de signer un document affirmant que le Tibet a toujours appartenu à la Chine. Face à cette politique, Tenzin Deleck était un obstacle car il défendait les traditions tibétaines. Quand les autorités ont commencé à s’en prendre à lui, la population a réagi, mais beaucoup ont alors été emprisonnés et condamnés. Depuis la population a peur.
Sur ce sujet, le silence des gouvernement occidentaux est assourdissant.

Source
International Herald Tribune (France)
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« The trials of China’s Tibetans », par Mickey Spiegel, International Herald Tribune, 17 février 2004.