Le monde arabo-musulman fait aujourd’hui face à un obscur programme de réforme des Américains qui devraient transformer les domaines politique, économique, social et culturel dans le sens souhaité par les États-Unis. Il n’est plus acceptable de nous faire dicter des projets et il faut que le monde arabo-musulman démontre au monde qu’il est lui-même capable de répondre aux aspirations de développement, de progrès et de stabilité de sa population.
La fin de la Guerre froide a entraîné un bouleversement des relations internationales qui a transformé les relations Nord-Sud. Après la Seconde Guerre mondiale, trois blocs ont dominé le monde : le bloc soviétique, le bloc occidental et les pays du Sud qui ont tenté de s’organiser pour faire face aux pressions et au pillage de leurs richesses. L’établissement de l’entité sioniste au cœur de la nation arabe est la preuve de l’existence d’une politique visant à empêcher l’émergence d’un géant arabe.
Aujourd’hui, le monde est divisé entre le Nord, regroupant l’Europe, l’Amérique du Nord, le Japon, l’Australie et d’autres pays et le Sud qui regroupe le reste du monde. Le seul choix intelligent pour le pays du « Second monde » est de développer la coopération et la solidarité entre eux pour améliorer la vie de leurs habitants et éviter le pillage.

Source
Dar Al-Hayat (Royaume-Uni)
Dar al Hayatest un quotidien arabe de politique international, basé au Royaume-Uni. Tirant à 110 000 exemplaires, ce journal mêle des articles purement informatifs et un grand nombre d’analyses et d’éditoriaux écrits par des intellectuels du monde arabe. L’une des figures les plus éminentes de la rédaction est Jihad Al Khazen, figure détestée des éditorialistes néo-conservateurs états-uniens. Libanais à l’origine, il a été racheté en 1990 par le prince et maréchal saoudien Khaled ibn Sultan.

« Yes To A "Greater Middle East"… But Made Locally », par Fouad Sadek Mufti, Dar Al-Hayat, 12 mars 2004.