La situation en Irak est cauchemardesque et quotidiennement nous avons des rappels du coût de l’occupation états-unienne de ce pays : 600 de nos hommes sont morts et les États-Unis ont dépensé 121 milliards de dollars dans la guerre, puis la reconstruction. Pourtant le chaos règne toujours. À peine 2024 policiers sur les 78 000 policiers irakiens sont « pleinement qualifiés ». 60 000 d’entre eux n’ont pas reçu d’entraînement normal et les États-Unis ont entraîné à peine 8% des effectifs de la nouvelle armée prévue pour août.
Compte tenu de cette violence, un transfert de pouvoir pacifique est très improbable et on ignore de toute façon toujours quand nous rendrons le pouvoir au peuple irakien, et à qui nous le rendrons. En Irak, l’Amérique a renversé un tyran qui fondait son pouvoir sur l’intimidation et le contrôle et qui n’écoutait que ceux qui étaient d’accord avec lui, mais c’est également la façon dont est perçue l’Autorité provisoire de la Coalition par la population. Amener plus de troupes ne servira à rien, il faut adopter une nouvelle stratégie et transmettre l’autorité en Irak à l’ONU.
La Maison-Blanche a perdu le contrôle et la situation empire tous les jours. Il faut que le Congrès s’implique à nouveau sur ces questions pour éviter à l’avenir ce type d’aventure. La politique des frappes préventives a échoué. Comme pour le Vietnam, nous sommes partis en guerre sur de fausses affirmations. Le Congrès doit retrouver le contrôle total des déclarations de guerre et nous devons repenser notre stratégie sous peine de subir autant de morts qu’au Vietnam.

Source
Washington Post (États-Unis)
Quotidien états-unien de référence, racheté en août 2013 par Jeff Bezos, fondateur d’Amazon.

« Follow the Exit Signs », par Robert C. Byrd, Washington Post, 9 avril 2004.