Le professeur Eric Posner justifie dans le New York Times le rappel des ba’asistes en Irak. Il note que les États-Unis durent s’appuyer sur des cadres nazis pour reconstruire l’Allemagne, tout en jugeant et condamnant les criminels les plus endurcis. Cette perspective suscite la colère des Irakiens qui s’opposèrent au Ba’as, mais la Coalition ne peut agir autrement. Le problème est qu’il sera difficile de prétendre avoir libéré l’Irak de la dictature ba’asiste, si c’est pour y réinstaller le Ba’as sans Saddam Hussein. De même, il sera difficile de présenter les résistants à l’occupation comme des partisans de l’ancien régime, si le Ba’as est au pouvoir.
Claudia Rosett de la Fondation pour la défense des démocraties revient dans le Wall Street Journal sur le détournement supposé des fonds du programme pétrole contre nourriture. Le Congrès a déjà procédé à des auditions tandis que, de son côté, Kofi Annan a nommé une mission d’inspection interne à l’ONU. Pour Madame Rosett, l’affaire est conclue avant d’être instruite : il y avait des détournements massifs qui servirent à financer Al Qaïda, ainsi qu’un pourvoyeur de techniques nucléaires à l’Irak. L’offensive se poursuit donc visant à placer Jacques Chirac en accusation et à discréditer tous ceux qui s’opposèrent à la « libération » de l’Irak.

Ziad Asali, président de l’American Task Force on Palestine, tire les conclusions du soutien inconditionnel apporté par George W. Bush à Ariel Sharon, incluant la remise en cause du droit au retour. Il souligne, dans Gulf News, que les Palestiniens doivent prendre acte de l’échec de leur stratégie et repenser leur mode d’action pour faire face à cette nouvelle situation. Selon lui, la solution passe par l’abandon des attentats contre des civils et le renforcement du processus électoral dans les Territoires.
Dans le même quotidien, Saeb Erekat, négociateur en chef de l’OLP, constate que les Palestiniens ont été exclus des négociations sur leur sort. Désormais Washington et Tel-Aviv discutent en tête-à-tête. Bush fils a bafoué la parole de Bush père et la Maison-Blanche, abandonnant son rôle de médiateur, s’est faite le relais du gouvernement d’extrême droite israélien.

Gert Weisskirchen et George Voinovich, respectivement député au Bundestag et sénateur des États-Unis, se félicitent de la tenue de la conférence de Berlin contre l’antisémitisme pour laquelle ils ont beaucoup œuvré. Dans le Washington Post, ils soulignent leur objectif. Selon eux, la critique d’Israël est la variante à l’échelle des États de ce que fut l’antisémitisme contre les individus au XXe siècle. Elle doit être identiquement condamnée.
À ce propos, le rabbin Andrew Baker de l’American Jewish Committe commente, dans l’International Herald Tribune, le rapport l’European Union Monitoring Center qui établissait la recrudescence de l’antisémitisme en Europe et notamment en France. Rappelons cependant que ce rapport a été rejeté par l’Union au vu de sa faiblesse méthodologique et ne peut donc servir de base d’analyse. Par ailleurs, le rabbin Baker commet un contresens quant à la position européenne sur l’anti-sionisme : les Européens considèrent que certaines déclarations anti-israéliennes masquent une forme d’antisémitisme, mais ils considèrent aussi que critiquer Israël au même titre que d’autres États est parfaitement légitime.

Enfin, le général Wesley Clark prend la défense de son heureux rival John Kerry dans le New York Times. L’ancien commandeur suprême de l’OTAN le certifie : le capitaine Kerry fut un soldat exemplaire et mérite, à ce titre, de siéger à la Maison-Blanche. Encore lui faudra-t-il choisir un vice-président, poste que le général Clark ne refuserait pas.