Mac Thornberry affirme que depuis la chute de l’adversaire soviétique, les élites états-uniennes peineraient à retrouver une unité de vue sur le monde. Il propose donc de s’appuyer sur les théories de Thomas Barnett opposant le monde « connecté » et le monde « déconnecté », c’est-à-dire celui qui ne participe pas pleinement à l’économie globalisée. L’objectif des États-Unis doit donc être d’incorporer ces pays dans le monde globalisé, y compris par la force.
Le représentant républicain du Texas, Mac Thornberry se navre dans le Washington Times de la perte d’unité de la vision états-unienne du monde. Durant la Guerre froide, il existait un consensus entre républicains et démocrates en faveur de l’endiguement du bloc communiste. Mais depuis l’effondrement de cet adversaire, les élites états-uniennes peineraient à retrouver une unité de vue, y compris à l’intérieur des deux grands partis. Thornberry propose donc de s’appuyer sur les théories de Thomas Barnett, professeur à l’US Navy War College. Ce dernier offre dans son livre The Pentagon’s New Map une analyse mettant au goût du jour les vieux clichés sur le commerce et la démocratie comme facteur de pacification des nations en y substituant les télécommunications. Pour lui, le monde se divise entre le monde « connecté » et le monde « déconnecté », c’est-à-dire celui qui ne participe pas pleinement à l’économie globalisée (à qui il donne les sobriquets de « noyau » et de « gouffre »). L’objectif des États-Unis doit donc être l’incorporation de ces pays dans le monde globalisé, y compris par la force. Présentée comme nouvelle, cette théorie n’est qu’un nouvel habillage de la traditionnelle politique impériale états-unienne qui, quoi qu’en dise M. Thornberry fait bien consensus dans les élites états-uniennes comme en témoigne la campagne présidentielle ne portant que sur les moyens à mettre en oeuvre.
Une part de cette politique impériale passe par le contrôle des ressources énergétiques et ce d’autant plus que nous voyons apparaître les premiers signes d’une pénurie pétrolière. C’est ce que démontre l’expert Matthew Simmons dans une interview accordée au Figaro. Les chiffres fournis par l’Arabie saoudite sur ses réserves pétrolières et sur sa capacité d’accroissement de sa production ne tiennent pas la route et ne sont étayés par aucune preuve scientifique. On arrive donc vraisemblablement au tant redouté « pic pétrolier » qui annonce le déclin de la production pétrolière alors que la demande ne cesse de croître. On peut conclure de ses déclarations que cela fait 20 ans que Riyad ment sur ses réserves pétrolières, bernant le reste du monde alors que les États-Unis s’assurait le contrôle des réserves les plus riches.
La diminution de la production pétrolière ne touche pas que l’Arabie saoudite puisque le 28 mai dernier, l’ancien ministre de l’Énergie indonésien Ginandjar Kartasamita, a demandé à son pays de quitter l’OPEP, dont il assure pourtant la présidence tournante car celui-ci est devenu importateur net de pétrole et n’arrive pas à remplir ses quotas de production. Cette question devra être tranché par le prochain président indonésien qui sera élu le 5 juillet prochain.
L’ancien diplomate australien, Richard Woolcott, membre du très influent lobby pro-Djakarta qui a soutenu la dictature de Suharto, tente de rassurer les lecteur de The Age concernant l’élection possible du général Wiranto, l’un des trois favoris de l’élection. Selon M. Woolcott, les accusations concernant son implication dans les massacres au Timor Oriental sont le fruit de man ?uvres politiques et, quoi qu’il en soit, il faudra respecter le choix démocratique des Indonésiens et améliorer les relations de l’Australie avec ce pays. M. Woolcott oublie de préciser que le général Wiranto est un intime de l’ancien président Suharto dont il a été le conseiller militaire.
L’ancien ministre britannique John Denham répond dans le Guardian à l’appel lancé dans le même quotidien par George Galloway demandant de punir, lors de l’élection européenne, la politique irakienne du gouvernement Blair. Bien qu’il ait démissionné du gouvernement britannique en mars 2003 pour manifester son opposition à la guerre, il estime qu’il ne faut pas sanctionner le New Labour et qu’il faut se souvenir des avancées sociales que ce parti a permis. Il tente de convaincre les derniers réticents en affirmant que si les députés travaillistes britanniques au Parlement européen ne sont pas réélus, le parti ne changera pas de l’intérieur. On ne se souvient pourtant pas spécialement que les députés européens britanniques se soient particulièrement illustrés dans l’opposition à la politique néo-coloniale de Blair et on ne voit pas pourquoi la politique des travaillistes changerait s’ils ne sont pas sanctionnés.
Enfin, Kenneth Roth d’Human Right Watch demande au Conseil de Sécurité de l’ONU dans l’International Herald Tribunede se saisir de la question du Darfour et de condamner le gouvernement de Khartoum nommément. Selon lui, il s’agirait du seul moyen d’arrêter le nettoyage ethnique en cours. Comme les autres analystes s’exprimant sur cette question, il s’abstient malheureusement de donner toute précision sur les raisons de la crise au Darfour.
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