William Casey avait l’habitude de dire que quand on était élu président, il fallait se dépêcher de placer ses hommes à la justice et dans la CIA car ces deux administrations sont les deux bureaucraties qui peuvent détruire une présidence. George W. Bush n’a fait que la moitié du travail en gardant à la tête de la CIA George Tenet, nommé par Bill Clinton. Le résultat a été une cascade d’échec des services de renseignement qui ont frappé le pays et endommagé la crédibilité du président Bush au point où cela pourrait lui coûter sa réélection.
Les attentats du 11 septembre furent les pires échecs des services de renseignement de notre histoire et il furent en grande partie la conséquence de l’incapacité de l’agence à infiltrer Al Qaïda, à traquer les terroristes et à partager ses informations avec le FBI. En outre, quel qu’ait été le sort des armes de destruction massive irakiennes, même si elles ont été cachées ou envoyées en Iran ou en Syrie avant la chute de Saddam Hussein, il est évident que la CIA n’a pas réussi à fournir des renseignements pertinents sur ce que les forces états-uniennes pouvaient trouver en Irak. La CIA n’a pas non plus réussi à prévoir la stratégie de guérilla de Saddam Hussein et ses tentatives pour discréditer Amhed Chalabi ont également affaibli le président. En outre, malgré les preuves accumulées par les journalistes Stephen F. Hayes et Laurie Mylroie, la CIA n’a jamais reconnu le lien entre l’Irak et Al Qaïda, tout comme elle n’aurait jamais reconnu l’implication du KGB dans la tentative d’assassinat contre le Pape sans l’intervention de Casey.
Le départ de Tenet offre une chance de corriger les erreurs et de recadrer la CIA. Tenet avait travaillé dur pour renforcer la collecte des informations qui s’était fortement dégradée sous Clinton, mais il n’avait rien fait concernant l’analyse des informations qui est encore aux mains des bureaucrates. William Casey avait réussi à faire de l’Agence un outil efficace en y engageant des gens qui avaient fait leurs preuves ailleurs. Ce sont eux qui comprirent les premiers que l’économie de l’URSS allait s’effondrer alors que les analystes de la CIA pensaient qu’elle était en pleine croissance. Nous devons réformer l’Agence sur ce modèle.
« Intelligence Tenets », par Herbert E. Meyer, Wall Street Journal, 20 juin 2004.
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