Thierry Meyssan est actuellement au Liban avec une délégation du Réseau Voltaire venue rencontrer les grands acteurs de la résistance libanaise. Malgré la destruction systématique par Tsahal des voies de communications, plusieurs personnalités françaises, dont le candidat à l’élection présidentielle Dieudonné Mbala Mbala, ont fait le voyage pour marquer leur soutien à un pays dévasté par 34 jours d’agression étrangère.

Contacté par téléphone, mardi 29 août 2006 vers 16 heures, alors qu’il se trouvait dans la banlieue sud de Beyrouth devant les ruines du quartier général du Hezbollah, Thierry Meyssan a donné ses premières impressions. « Tout est dévasté, c’est un immense champ de ruine. » Durant sept jours, ce quartier populaire de la région de Beyrouth a subi, à huit reprises, des bombardements massifs qui ont rasé de nombreux immeubles d’habitation. « Comme il ne s’agissait pas de missiles mais de bombardement aériens, les destructions sont énormes et les morts et les blessés sont très nombreux », a-t-il dit avec émotion. « Les télévisions françaises n’ont pas diffusé les images de ce qui s’est passé dans Beyrouth. Les médias n’ont pas montré les banlieues bombardées. En voyant cette banlieue dévastée, je comprends pourquoi : si la presse avait montré des quartiers HLM bombardés, cela aurait provoqué un effet particulier sur beaucoup de gens », a expliqué le président du Réseau Voltaire.

M. Meyssan constatait les dégâts causés par la guerre dans les quartiers populaires de Beyrouth en compagnie du pasteur Jesse Jackson. Ancien leader du mouvement des droits civiques aux États-Unis, Jesse Jackson, fut le secrétaire particulier de Martin Luther King.

« La volonté et la détermination des Libanais suscitent l’admiration, a poursuivi l’écrivain français. Déjà, les bulldozers dégagent les gravois et chacun se prépare pour la suite. »

Au cours de son voyage au pays du cèdre, la délégation française doit rencontrer de nombreuses personnalités libanaises. Elle avait rendez-vous en fin de journée avec les responsables du PNSS, un parti laïque, et s’était déjà entretenue dans la matinée avec le général Michel Aoun. Celui-ci représente politiquement une part importante des chrétiens et a fait alliance avec le Hezbollah chiite dès 2005. Michel Aoun, qui a vécu en exil en France de 1991 à 2005, a longuement expliqué que la presse française déformait la réalité et donnait à ses lecteurs une image mensongère de son pays. Il a particulièrement accusé le quotidien conservateur Le Figaro et son journaliste Georges Malbrunot de mentir sur la réalité de la situation au Liban.