En renvoyant trois ministres, en suspendant le Parlement pendant que le Premier ministre Ranil Wickremesinghe était aux États-Unis, en déployant les troupes et en rejetant les demandes des rebelles tamouls, la président sri lankaise Chandrika Kumaratunga a fragilisé le processus de paix et plongé les États-Unis dans l’embarras.
Face à l’inquiétude des gouvernements étrangers, la présidente a fait annoncer des mesures contradictoires. Elle a ainsi fait promulguer l’état d’urgence tout en appelant au respect du cessez-le-feu ; elle a appelé à la poursuite des négociations tout en déclarant qu’une partie des demandes des Tigres tamouls était non négociable. Face à cette situation, le Premier ministre appellera au retour du Parlement, où il dispose d’une confortable majorité, contrairement à la présidente. On risque donc d’arriver à une cohabitation où les deux têtes de l’exécutif constituent leur propre gouvernement parallèle alors qu’elles devraient travailler ensemble.
Le Premier ministre est bien perçu dans le monde en raison de son soutien au processus de paix et par les Tamouls modérés du nord, mais c’est uniquement s’il obtient le soutien du Sud contre la présidente qu’il gagnera la partie.

Source
Gulf News (Émirats arabes unis)
Gulf News est le principal quotidien consacré à l’ensemble du Golfe arabo-persique, diffusé à plus de 90 000 exemplaires. Rédigé à Dubaï en langue anglaise, il est principalement lu par la trés importante communauté étrangère vivant dans la région.

« Chandrika stirs a storm », par Sinha Ratnatunga, Gulf News, 12 novembre 2003.