Nous nous trouvons dans une période sensible de notre vie nationale. Le premier danger auquel nous devons faire face est notre discorde interne. Je ne prétends pas que notre solidarité n’est pas aussi forte que lors des générations passées, mais nous ignorons jusqu’où les forces de la division peuvent nous mener.
Je ne peux pas être à l’aise alors que la majorité de la population juive ne vit pas en Israël et qu’une majorité des juifs dans le monde n’éduque pas ses enfants dans le respect des principes d’éducation juifs, les coupant de leurs racines juives. En Israël même, beaucoup d’étudiants ne maîtrisent pas les bases du judaïsme.
Je suis inquiet quand je vois qu’en Israël, certains se réjouissent que des colons soient forcés d’abandonner des habitations dans lesquelles ils vivent parfois depuis quatre générations. Il faut au contraire leur montrer de la sympathie. Il faut aussi reconnaître aux colons le droit de se défendre légalement et de contester démocratiquement les décisions du gouvernement par des manifestations ou devant les tribunaux. En revanche, il faut condamner les groupes marginaux qui s’opposent à ces décisions par des voies non légales. Le gouvernement a pris sa décision légalement et il doit être obéi, il ne faut pas mettre les jeunes soldats devant le dilemme de devoir choisir entre les décisions du commandant et celles du rabbin. Nous devons rejeter les discussions sur le rodef, le droit de tuer ceux qui veulent nous tuer, car il y a huit ans, ces discussions ont conduit à un drame. Nous devons réfléchir sur notre identité et notre âme et nous montrer plus tolérants.

Source
Jerusalem Post (Israël)

« Fear of heaven and natural morality », par Moshe Katzav, Jerusalem Post, 17 août 2004. Ce texte est adapté d’un discours prononcé au Bible Study Forum.