L’offensive de Nadjaf est un mouvement potentiellement risqué qui soulève de nombreuses questions. De plus en plus d’analystes craignent une chute du gouvernement d’Ayad Allawi si l’offensive de la Coalition était un échec. Beaucoup se demandent également si Moqtada al-Sadr est le vrai dirigeant de l’insurrection ou s’il ne fait que dissimuler le contrôle de cette insurrection par une puissance étrangère. Selon moi, les deux options sont vraies : Sadr est un vrai dirigeant qui est fortement lié à l’Iran. C’est un homme qui doit sa position actuelle à son père et à son ami iranien Qazim el-Haeri.
Les Sadr sont un des clans chiites les plus révérés. Le père de Moqtada, Mohammed, avait résisté à Saddam Hussein et voulait instaurer une république islamique. En 1999, il fut assassiné par le régime irakien et ses partisans prirent la fuite. Grâce à l’invasion états-unienne, ils revinrent d’Iran avec à leur tête Moqtada al-Sadr. Entre temps, Qazim el-Haeri avait réussi à convaincre Téhéran de s’appuyer sur lui comme l’Iran s’appuie sur le cheikh Nasrallah du Hezbollah au Liban. Le plan de Téhéran, associé à Damas, est de faire de Sadr l’homme fort d’Irak.
Sadr a commencé à éliminer les principales figures chiites à l’exception de l’ayatollah Sistani et l’Iran a aidé Sadr a formé des milices qui ont pris le contrôle des lieux saints chiites. La bataille contre les forces pro-iraniennes était par conséquent inévitable et nous devons soutenir les chiites modérés.

Source
Washington Times (États-Unis)
Propriété du révérend Sun Myung Moon (Église de l’Unification).

« Inside the battle », par Walid Phares, Washington Times, 19 août 2004.