Beaucoup est en jeu pour les Ukrainiens cette année. Le 31 octobre, ils voteront pour élire leur quatrième président depuis l’indépendance en 1991. Malheureusement, si depuis cette époque le pays a évolué, certains éléments sont restés les mêmes : les règles ne sont pas les mêmes pour tous les candidats et le gouvernement ainsi que les médias exercent des pressions sur les candidats d’opposition. Cependant, les Ukrainiens ont cette année la possibilité d’exercer un vrai changement.
Nous demandons à la communauté internationale de s’assurer que l’élection à venir sera libre, transparente et juste. Le Congrès états-unien, l’OSCE et l’assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe se sont déjà prononcés dans un appel au gouvernement ukrainien pour le respect des règles démocratiques lors des élections, mais cela n’a pas été suffisant. En effet, le candidat du gouvernement et Premier ministre Viktor Yanukovych a déjà permis de sérieuses violations des règles démocratiques dans la campagne. A Donetsk, les travailleurs des chemins de fer ont été forcés par leur direction des ressources humaines à visiter les locaux de campagne de M. Yanukovych et à signer une pétition de soutien au candidat. A Kiev, les personnes âgées reçoivent des soins gratuits s’ils signent la pétition de soutien, et à Kharkiv certaines entreprises menacent de licenciement ceux qui ne vont pas aux meetings de Yanukovitch et donnent des jours de congés à ceux qui y vont. De son côté, Viktor Yushchenko, le candidat de l’opposition, est espionné ou attaqué physiquement et les médias favorables à l’opposition ne peuvent plus être captés dans certaines régions.
Les Ukrainiens voient tout cela et se souviennent du bon bilan de M. Yushchenko quand il était Premier ministre. S’il est élu, il renforcera la démocratie. Les opposants de M. Yushchenko affirment qu’il veut organiser une " révolution des roses " à la géorgienne mais tout ce que nous voulons, ce sont des élections libres.

Source
Globe and Mail (Canada)

« No strings on Ukrainian democracy », par Yuliya Tymoshenko, Globe and Mail, 27 août 2004.