En élisant son président le 9 octobre, l’Afghanistan va faire un grand pas vers sa reconstruction. Al Qaïda, les Talibans, les seigneurs de guerre et les barons de la drogue sont une préoccupation profonde pour les Afghans et ceux qui veulent voir ce pays sortir du marasme après trente années de guerre.
Dix-huit candidats, dont Hamid Karzaï, se présentent à cette élection. Dix millions d’Afghans sont inscrits sur les listes électorales et une commission électorale a adopté une procédure de vote dans un pays qui n’est pas habitué à la démocratie. Bien qu’elle ait été reportée, cette élection respectera les principes de la conférence de Bonn. Malheureusement, la guerre a détourné les plans d’élection, entraînant la création de listes ethniques, des problèmes d’inscription ont fait naître des soupçons de discrimination et la campagne n’a lieu que dans certaines villes. Ni la police, ni l’armée ne sont équipés pour prévenir des troubles. L’élément le plus troublant est la place des milices privées dans la campagne dans le Nord et le centre du pays. Celles-ci pourraient détourner le processus électoral par la violence. La loi précise que les candidats ne peuvent pas être trafiquants de drogue, mais cela est extrêmement difficile à vérifier, tout comme il est difficile de vérifier que certaines milices sont belle et bien dissoutes.
Toutes ces difficultés poussent certains à dénigrer les élections et à demander leur report, mais ces élections, même imparfaites, sont le seul moyen de conférer une légitimité au pouvoir pour qu’il poursuive la reconstruction du pays. Elles ne seront qu’une étape vers la démocratie.
« Even if It’s Not Perfect, a Ballot Beats a Bullet », par Paula Newberg, Los Angeles Times, 30 août 2004.
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