Le traitement de l’Irak par les médias britanniques est passé du kidnapping et des meurtres des otages aux morts de soldats à Basora, et des abus d’Abu Ghraib aux possibles déclarations de notre ambassadeur à Rome selon lesquelles George W. Bush est le meilleur sergent recruteur d’Al Qaïda. Les mauvais traitements à Abu Ghraib frappent notre honneur national en Irak et dans la région. Nos ambassadeurs se trouvent aujourd’hui dans une position impossible : défendre une politique indéfendable.
Ces gros titres et ces problèmes ne doivent cependant pas nous empêcher de constater que la situation en Irak empire. À Faloudja, le fragile accord a déjà disparu et les Américains recommencent à utiliser de l’armement lourd, alimentant ainsi la haine contre eux. Toutefois, pour mes amis irakiens, le plus gros problème n’est pas l’insécurité, mais l’économie. Le chômage reste élevé et les aides internationales promises ne sont pas versées. L’augmentation de la production de pétrole est insuffisante pour générer les revenus nécessaires en dépit de l’accroissement du prix du baril. Tant que la sécurité n’augmentera pas, il est douteux que les entreprises investissent.
Il faut changer de politique et nous orienter vers un retrait par étape qui doit commencer dès maintenant. Les récentes déclarations de Kerry vont dans ce sens et son encourageantes. Il faut également tenir compte des déclarations de Kofi Annan affirmant ce que nous savons tous : cette guerre est illégale. Il faut défendre cette position au congrès du New Labour.

Source
The Guardian (Royaume-Uni)

« A gradual pullout, starting now », par Oliver Miles, The Guardian, 29 septembre 2004.