Tendances et événements au Liban

Observateurs et journalistes arabes continuent d’analyser et de commenter les versions contradictoires avancées au sujet de la visite du ministre syrien des Affaires étrangères en Arabie saoudite, annulée selon Riyad, jamais programmée selon Damas.
Les récits publiés dans la presse précisent qu’un différend a éclaté à la dernière minute entre les deux capitales au sujet de la formulation des excuses de la Syrie après les propos critiques du vice-président syrien, Farouk Chareh, sur le rôle du royaume wahhabite, début août. Selon ces informations, l’Arabie saoudite souhaitait la publication des excuses avant la visite de Moallem, alors que la Syrie était disposée à le faire à l’issue des entretiens du ministre à Riyad.
Un diplomate arabe qui a suivi de près cette affaire a tourné en dérision les différentes versions qui circulent : « Nous sommes sûrs que la seule évocation du principe des excuses aurait suffit pour que les Syriens annulent la visite, même si l’enjeu concernait une visite à Damas du roi Abdallah Ben Abdel Aziz. Pour les Syriens, l’affaire était terminée après les précisions qu’ils ont fournies sur le fait qu’aucune visite de Moallem n’était programmée. Les Saoudiens le savent très bien. Les fuites organisées autour de cette question sont difficiles à croire, même si elles émanent de sources officielles ».
Et le diplomate de poursuivre : « Pour comprendre les dessous de cette affaire, il faut revenir à la conférence de presse du ministre saoudien des Affaires étrangères, Saoud al-Fayçal, au cours de laquelle il a laissé entendre que son pays pourrait ne pas participer à la Conférence de paix au Moyen-Orient convoquée par George Bush. Il ne s’agissait pas d’une décision définitive mais d’une position en évolution que les Syriens attendait, et qui devait être similaire à celle qu’avait exprimé le président égyptien. Hosni Moubarak avait estimé que toute conférence qui se tient sans la participation de la Syrie est vouée à l’échec. Il avait ajouté qu’un tel rendez-vous ne devrait pas être une opération de relations publiques qui ne répondraient pas aux grandes questions de la cause palestinienne. Le secrétaires général de la Ligue arabe avait, quant à lui, mis en garde contre une conférence dont le seul objectif serait de normaliser les relations entre Arabes et Israéliens sans garanties sur le retour des droits et des territoires arabes occupés ».
La source diplomatique arabe a conclu : « Les Saoudiens ont commis une erreur technique lorsqu’ils ont officiellement annoncé une visite de Moallem dont les conditions n’avaient pas encore été réunies, la plus principale étant l’annonce par Riyad de la nécessité de la participation de la Syrie à la Conférence de paix de Bush. Les Syriens s’attendaient plutôt à une visite de Saoud al-Fayçal à Damas, surtout que leur pays venait d’être victime d’une agression israélienne après la violation de son espace aérien par des avions israéliens ».

Presse et agences internationales

*La presse et les médias états-uniens s’attendent à un nouveau bras de fer entre la Maison-Blanche et la majorité démocrate au Congrès après que les démocrates aient rejeté par avance la réduction d’environ 30 000 hommes des troupes en Irak d’ici à l’été 2008.
Le chef de la majorité démocrate au Sénat a rejeté les recommandations du général David Petraeus, commandant en chef des GI’s en Irak, que le président états-unien devrait suivre et annoncer dans une allocution télévisée. Lors d’une conférence de presse, le sénateur Harry Reid a indiqué que « le plan du président Bush » ne représente pas « le changement de mission dont nous avons besoin. C’est exactement la même chose qu’auparavant, a-t-il dit. C’est inacceptable pour moi, c’est inacceptable pour le peuple états-unien. J’en appelle aux sénateurs républicains pour qu’ils travaillent avec nous à une législation qui change la mission en Irak et mette en branle un vrai retrait des troupes, a ajouté M. Reid. Il me semble clair que (la guerre en Irak) est aussi la guerre des sénateurs républicains ».
Après deux jours d’auditions du général David Petraeus et de l’ambassadeur à Bagdad Ryan Crocker devant le Congrès, le leader de la majorité sénatoriale a précisé que dès la semaine prochaine, les démocrates proposeraient plusieurs amendements à un texte de loi sur la défense « pour changer de cap en Irak ».
Certains démocrates ont déjà fait savoir qu’ils seraient prêts à abandonner leur insistance à fixer une date pour un retour des troupes d’Irak, espérant ainsi rallier les parlementaires républicains critiques de la guerre. Bien qu’ils contrôlent le Congrès depuis novembre dernier, les démocrates ont jusqu’à présent échoué à obtenir les 60 voix nécessaires au Sénat —qui compte 100 membres— pour faire adopter leur loi. Ils ne disposent pas non plus des deux tiers de voix nécessaires à la Chambre des représentants pour passer outre un veto présidentiel.
Carl Levin, président de la commission des forces armées au Sénat, a rappelé qu’en envoyant des renforts en Irak, l’administration Bush avait pour but « de donner du temps aux leaders irakiens » en difficulté. « Ce n’est pas ce qui s’est passé, a-t-il dit. Si le président Bush se contente de demander une réduction des troupes à leur niveau d’avant l’envoi de renforts, sans un changement de mission pour faire sortir nos soldats d’une guerre civile, alors ce n’est pas un changement de politique, mais simplement l’illusion d’un changement ».
La veille, à l’issue d’une rencontre à la Maison-Blanche avec M. Bush et d’autres responsables des deux partis au Congrès, Nancy Pelosi, la présidente de la Chambre des représentants, avait clamé son indignation : « J’ai l’impression que le général Petraeus présente un plan pour une présence américaine forte d’au moins dix ans en Irak. C’est une insulte à l’intelligence du peuple américain » ».
Pour leur part, les leaders républicains continuent de crier au succès de la stratégie de l’administration Bush. Depuis Bagdad, le leader de la minorité républicaine à la Chambre, John Boehner, a fait part mercredi de « progrès significatifs » en Irak.
George W. Bush devait annoncer ce jeudi qu’il fera rentrer d’Irak environ 30 000 militaires d’ici à l’été 2008, ce qui ne ferait que ramener les effectifs au même niveau que 18 mois plus tôt et laisserait en suspens la question d’un large désengagement sous sa présidence.
M. Bush devrait laisser la porte ouverte à d’autres retraits de troupes après l’été 2008, mais sans prendre d’engagement. Il devrait redire que tout retrait, avant ou après cette date, dépendra des conditions sur le terrain.

CNN (CHAINE ÉTATS-UNIENNE)
Le Premier ministre irakien Nouri Al-Maliki s’est déclaré perplexe face aux critiques états-uniennes sur ses liens étroits avec l’Iran.
Critiqué pour avoir été photographié en train de serrer la main du président iranien Mahmoud Ahmadinejad au cours d’une visite à Téhéran début août, M. Maliki a estimé que « rien de ce qui s’est passé ne sortait de l’ordinaire. C’est quelque chose de normal entre nations, même durant un conflit, de se rencontrer et de négocier », a-t-il affirmé.
Le Premier ministre irakien a expliqué qu’il avait évoqué durant sa visite en Iran les accusations états-uniennes selon lesquelles l’Iran livrait des armes aux insurgés pour attaquer les GI’s. « Ils m’ont répondu, comme les Syriens, que cela se faisait contre leur volonté et en dehors de leur contrôle, a-t-il ajouté. Je crois qu’ils sont honnêtes avec nous maintenant pour contrôler leurs frontières et arrêter le passage d’explosifs qui tuent les Irakiens et les soldats états-uniens ».

• Toujours en Irak, le chef du mouvement sadriste (chiite), l’imam Moqtada Sadr, a promis de poursuivre la lutte jusqu’au départ d’Irak du dernier GI. « Nous continuerons de l’exiger jusqu’au départ du dernier GI », a déclaré un responsable du bureau de Sadr à Najaf, Abdel Mahdi al-Moutayri.
Dans le même le temps, le conseiller irakien à la sécurité nationale, Mouaffak al-Roubaïe, a prévu que le nombre de GI’s puisse baisser jusqu’à 100 000 à la fin de l’année 2008, et à 90 000 en 2009.
Salah al Obeidi, un porte-parole de Moqtada Sadr à Bagdad, a affirmé que son mouvement ne considérait pas l’annonce du retrait de 30 000 soldats d’ici à l’été 2008 comme un « vrai calendrier de retrait des forces d’occupation ».
Sur un autre plan, plusieurs centaines d’habitants de Bagdad ont manifesté mercredi pour protester contre l’édification par les GI’s d’un mur séparant des quartiers chiite et sunnite dans le nord-ouest de la capitale.
L’armée US a entamé la semaine dernière la construction d’une imposante muraille de béton longue de deux kilomètres sur une route entre les quartiers chiite d’al-Choula et sunnite de Ghazaliya. Ce mur est composé de blocs de béton de trois mètres de haut alignés côte-à-côte, habituellement utilisés par les troupes états-uniennes pour protéger leurs installations et les bâtiments officiels irakiens.
Des centaines de résidents, chiites et sunnites, de cette zone nord-ouest de Bagdad, ont marché ensemble mercredi matin d’al-Choula à Ghazaliya pour dénoncer l’édification de ce mur qui ne fera selon eux que « renforcer le sectarisme et les haines confessionnelles ».
Des chefs tribaux, des religieux, des notables du quartier et de simples citoyens ont participé à cette marche, entourée de strictes mesures de sécurité et qui s’est déroulée sans incident. Les manifestants ont scandé des slogans hostiles à la présence étrangère, dénonçant sur des pancartes la mise en place d’un « mur du terrorisme états-unien ».

AFP (AGENCE DE PRESSE FRANÇAISE)
L’Iran s’est dit prêt à poursuivre ses discussions avec les États-Unis au sujet de la sécurité en Irak, à condition qu’elles soient constructives.
« Si l’objectif des négociations est d’aider le gouvernement irakien et d’améliorer la situation sécuritaire et politique nous sommes prêts, mais si c’est pour s’amuser nous avons passé l’âge", a dit le secrétaire du Conseil suprême de la sécurité nationale, Ali Larijani, dans une conférence de presse.
« Le peuple irakien ne permettra pas aux États-uniens de rester en Irak », a encore dit le responsable, en expliquant que « l’Irak n’a pas besoin de tuteur ».
M. Larijani a aussi critiqué le rapport lundi et mardi de l’ambassadeur des États-Unis à Bagdad, Ryan Crocker, et du général David Petraeus, plus haut gradé US en Irak, devant le Congrès.
Ces derniers ont justifié en partie le besoin de maintenir un fort contingent états-unien en Irak pour éviter que Téhéran soit le « grand gagnant » d’un retrait précipité.
M. Larijani a estimé qu’ils avaient fourni un tableau « irréaliste » sur l’état de la sécurité en Irak.
Par ailleurs, il a déconseillé aux forces US de s’approcher des frontières iraniennes : « s’approcher de l’Iran n’est pas dans leur intérêt », a-t-il dit.
La secrétaire d’Etat états-unienne Condoleezza Rice a expliqué mercredi que les forces US allaient se concentrer entre autres sur la défense de « l’intégrité territoriale de l’Irak », en soulignant la présence de « voisins très déplaisants » dont l’Iran.

AL-CHARK AL-AWSAT (QUOTIDIEN SAOUDIEN)
Le ministre syrien de l’Information, Mohsen Bilal, a tourné en dérision la version états-unienne selon laquelle le raid de l’aviation israélienne en territoire syrien visait des installations nucléaires nord-coréenne entreposées en Syrie dans le cadre d’un accord de coopération bilatérale dans le domaine nucléaire. _ « Ces allégations sont destinées à couvrir l’embarras des Israéliens qui observent un silence total plusieurs jours après la violation du territoire syrien », a précisé le ministre. Interrogé sur la discrétion syrienne au sujet de la nature des cibles visées par les appareils israéliens, M. Bilal a répondu : « Chaque chose viendra en son temps ».

SANA (AGENCE DE PRESSE SYRIENNE)
Le président Bachar al-Assad a reçu une délégation de parlementaires européens pour discuter de la coopération syro-européenne et de diverses questions régionales.
M. Assad et la député française Béatrice Patrie, présidente de la délégation du Parlement européen pour les relations avec les pays du Machrek arabe, ont évoqué l’accord d’association syro-européen.
« L’accord d’association est en chantier, a précisé Mme Patrie, lors d’une conférence de presse, rappelant que le Parlement européen s’était « exprimé il y a quelques mois en faveur de la signature de cet accord. La balle est dans le camp du Conseil européen, incluant 27 gouvernements européens, qui doit mettre cet accord à son agenda ».
« Il n’y a aucune condition supplémentaire à l’accord d’association. Mais pour qu’il soit signé, il faut que les conditions politiques soient favorables. Nous sommes conscients qu’il faut aller de l’avant et que la Syrie a un rôle constructif à jouer dans la région », a-t-elle précisé.
Mme Patrie a rendu hommage à la Syrie qui a accueilli « entre 1,5 et 2 millions de réfugiés irakiens, qui ont accès gratuitement à la scolarité (...) et peuvent fréquenter les hôpitaux ».
Accompagnée de huit autres parlementaires européens, Mme Patrie se trouve en Syrie depuis lundi. La délégation s’est rendue mercredi soir dans la partie non occupée du Golan, et devait visiter jeudi la ville d’Alep (nord).

• Les autorités syriennes ont libéré mercredi l’opposant syrien Habib Saleh, arrêté en mai 2005 pour « avoir publié des informations mensongères » sur internet, selon son avocat Me Ibrahim Melki.
M. Saleh a été libéré à la suite d’une demande rédigée par Me Melki et un autre avocat, Me Akram Wannous. « Il avait écrit sur internet un article virulent sur la guerre israélo-arabe » de 1967, a précisé Me Melki.

• La secrétaire d’État Condoleezza Rice, est attendue en Israël et dans les Territoires palestiniens du 18 au 20 septembre pour « poursuivre les discussions » sur les progrès vers un État palestinien, a annoncé mercredi le porte-parole du département d’État, Sean McCormack. Au cours de ce voyage, Mme Rice « souhaite se baser sur certains des progrès auxquels sont parvenues les deux parties au cours de leurs récentes discussions », a-t-il précisé. Le Premier ministre israélien Ehud Olmert et le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, se sont rencontrés à plusieurs reprises ces deux dernières semaines sans enregistrer de progrès tangibles sur les questions de fond. Mais les deux hommes sont convenus lundi, lors d’une rencontre à Jérusalem, d’intensifier les discussions pour tenter de parvenir à un accord de principe avant la conférence internationale sur la paix au Proche-Orient que George Bush souhaite organiser en novembre à Washington.
Les États-Unis n’ont pas annoncé de date pour cette réunion ni publié de liste des participants mais Washington souhaite vivement la présence de l’Arabie Saoudite, son allié le plus influent dans le monde arabe. Mais le Liban et la Syrie, pourtant deux pays concernés par le conflit israélo-arabes, sont exclus.
Le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Saoud al-Fayçal, a déclaré mercredi qu’il « doutait » de la participation de son pays à cette conférence « si elle n’est pas globale et si elle n’aborde pas les principales questions » du conflit du Proche-Orient.

• Le principal négociateur du dossier nucléaire iranien, Ali Larijani a déclaré lors d’une conférence de presse à Bagdad que son pays avait fait « connaître clairement sa position sur (la suspension de) l’enrichissement d’uranium. Nous disons que de nouvelles possibilités doivent être étudiées, et nous ne devrions pas revenir en arrière, vers le passé ».
« Nous ne discuterons pas de nos droits et principes, a déclaré un peu plus tard le président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, dans une interview à la télévision iranienne. C’est un faux calcul que de croire que le peuple iranien reculera sous la pression ».
M. Larijani a à nouveau menacé de revoir le niveau de coopération de l’Iran avec l’AIEA s’il était soumis à de nouvelles sanctions. « Cela veut dire que notre coopération actuelle avec l’agence sera en danger, et ne sera plus comme elle est actuellement », a dit le responsable iranien. « Nous reviendrons à la situation passée ».

LOS ANGELES TIMES (QUOTIDIEN ÉTATS-UNIEN)
Des diplomates et des officiers supérieurs aétats-uniens ont entamé des négociations avec des groupes armés fidèles au leader chiite radical Moqtada Sadr, ce qui constitue un grand changement dans la politique des États-Unis en Irak. Ce dialogue secret a commencé au début de l’année dernière. Mais il semble que depuis la semaine dernière, des progrès tangibles ont été enregistrés, surtout après qu’un calme relatif règne à l’ouest de Bagdad, longtemps considéré comme une des régions les plus dangereuses de la capitale irakienne.
Les négociations s’étaient compliquées en raison des dissensions au sein du mouvement de Sadr, qui s’était publiquement engagé à ne pas rencontrer des responsables états-uniens. L’armée US souhaite parvenir à un « mariage d’intérêts » semblable à ceux qui ont été conclus avec d’autres factions armées, dont certaines prêtaient allégeance à l’ancien président Saddam Hussein et aux tribus sunnites.

Tendances et événements au Liban

Le recoupement des informations montre que le chef de Fatah al-Islam, Chaker al-Absi, et un certain nombre de dirigeants du groupe intégriste sunnite de nationalités non-syriennes, ont fuit le camp de Nahr el-Bared (Liban-Nord) un jour avant l’assaut final lancé par l’armée libanaise. Ce nouveau mystère intrigue l’opinion publique libanaise qui s’interroge sur l’identité des complices qui ont aidé plusieurs chefs de Fatah al-Islam à fuir le camp en passant à travers les mailles du filet de l’armée pendant les trois mois de combats.
Des informations provenant de sources sécuritaires avaient déjà fait état d’arrangements pour l’évacuation de plusieurs dizaines de combattants arabes de Fatah al-Islam à diverses phases de la bataille. Ils ont été envoyés dans un pays arabe dont l’ambassade à Beyrouth s’était activée, les dernières semaines précédents la chute du camp, à faire venir leurs familles à Beyrouth pour convaincre leurs membres de quitter Nahr el-Bared.
Ainsi, un épais mystère entoure la mort du numéro 2 de Fatah al-Islam, Abou Horeira, tué début août dans une rue de Tripoli (Nord du Liban), alors qu’il était censé se battre dans le camp palestinien. Au début des combats, Abou Jandal, présenté comme un officier de liaison entre Fatah al-Islam et des milieux sécuritaires libanais, avait été tué par la police dans des conditions obscures alors qu’il sirotait un jus à la terrasse d’un café, toujours à Tripoli.
La disparition d’al-Absi, d’Abou salim Taha al-Doueissri et des trois chefs religieux de Fatah al-Islam (les quatre derniers sont de nationalité saoudienne), prive les renseignements militaires de l’armée libanaise de précieuses informations sur les liens du groupe avec des parties libanaises et ses sources de financement. Un maillon important de la chaîne est donc manquant. Le gouvernement libanais, qui avait accusé Fatah al-Islam d’être un instrument des services de renseignements syriens —partant du principe qu’al-Absi est venu au Liban à travers la frontière syrienne— doit maintenant expliquer comment et pourquoi les chefs du mouvement, notamment les Saoudiens, sont introuvables.
De plus en plus d’informations sur l’implication d’un service arabe (non syrien) dans cette affaire commencent à circuler dans la communauté libanaise du renseignement. Cela nous ramène à ce qu’avait révélé dès février dernier le célèbre journaliste américain Seymour Hersh, sur le rôle de Dick Cheney et du prince saoudien Bandar Ben Sultan dans le financement de groupes intégristes sunnites. Il avait même cité, à l’époque, Fatah al-Islam. Ce groupe obscur projetait de fonder un émirat islamique au Liban-Nord, dans un scénario semblable à celui qui avait précédé l’invasion de l’Afghanistan par les troupes US.

Articles relatifs au Liban

• La coalition pro-US au pouvoir au Liban a accepté le « principe » de l’offre de compromis proposée par l’opposition dans l’optique de la présidentielle, tout en l’appelant à un dialogue « sans conditions ». Cette formule a été considérée par de nombreux analystes comme un rejet poli de l’initiative du président de la Chambre, Nabih Berri.
« Nous saluons le principe de consensus et du dialogue et nous sommes ouverts à l’initiative du président Nabih Berri », a déclaré à la presse le leader de la majorité parlementaire, Saad Hariri, lisant un texte, à l’issue d’une réunion mercredi soir qui a réuni le 14-mars.
« Nous appelons l’opposition à mettre de côté nos divergences politiques et à nous réunir pour sauver l’échéance présidentielle d’un sort incertain et parvenir à un consensus, ou du moins à un quasi consensus », a ajouté Saad Hariri, fils de l’ancien Premier ministre Rafic Hariri.
« Nous ne devons pas brandir la menace de l’élection à la majorité simple comme l’opposition ne doit pas menacer de bloquer les élections sous prétexte que le quorum des deux tiers (des députés) » n’a pas été réuni, souligne le 14-mars.
L’opposition insiste sur la nécessité du quorum constitutionnel des deux tiers des députés pour la tenue du scrutin, contestée par une partie de la majorité, qui menace faute de consensus, de choisir le président à la majorité simple. Ce qui ne s’est jamais produit depuis l’indépendance du Liban, en 1943.
M. Berri a annoncé le 31 août que l’opposition était prête à renoncer à son exigence préalable de gouvernement d’union nationale si l’ensemble des forces politiques s’entendait sur le nom du futur président, qui doit être élu par les députés à partir du 25 septembre.
Mardi, il a mis en garde contre le chaos au Liban si la majorité rejetait son offre, qu’il a qualifiée de « dernière chance » pour résoudre la crise.

• Des représentants de l’Unrwa (l’Agence de l’Onu pour l’aide aux réfugiés de Palestine), un ingénieur et un démineur, sont entrés mercredi pour la première fois dans le camp palestinien de Nahr el-Bared au Liban nord, dévasté par plus de trois mois de combats.
La délégation est entrée dans le camp pour évaluer les dégâts infligés aux immeubles de l’Unrwa. Il s’agissait d’une mission rapide d’exploration pour inspecter les bâtiments de l’agence et les puits d’eau. Le membres de la délégation ont constaté que les immeubles ont été gravement endommagés.
La délégation, encadrée par des soldats libanais, était accompagnée par un démineur du MAG (groupe spécialisé dans le déminage).
Par ailleurs, un ingénieur de l’entreprise de bâtiment Khatib et Alami, consultant du gouvernement pour la reconstruction du camp, faisait aussi partie de la délégation.
Sur un autre plan, le nombre de soldats libanais tués dans les opérations contre le Fatah al-Islam à Nahr el-Bared s’élève désormais à 165.
Un soldat a succombé à ses blessures lundi, tandis qu’un autre a été tué par une mine mardi.
Mardi, trois soldats avaient été blessés lors d’une opération de déminage dans le camp, où plusieurs mines et engins explosifs ont été laissés par les combattants de Fatah al-Islam.

Audiovisuel libanais

Future TV (APPARTIENT A LA FAMILLE HARIRI)
Émission : L’échéance
 Invité : Robert Ghanem, député (un des candidats présidentiels du 14-mars)
Le prochain président doit s’activer pour redonner à cette fonction son rôle et sa dimension à travers un dialogue avec tous les partenaires dans la nation.
Le Liban n’est plus en mesure de saboter le fonctionnement du tribunal international chargé de juger les assassins de Rafic Hariri. Mais il doit faire en sorte que cette instance ait pour objectif d’émettre des jugements équitables et ne pas être utilisée comme instrument de vengeance et de règlement de compte politique.
Il faut régler les différends avec la Syrie sur la table des négociations et dans le respect des intérêts des deux pays.

Tendances est un bulletin quotidien de veille politique sur le Proche-Orient, réalisé par l’agence New Orient News à Beyrouth. Retrouvez-le sur Voltairenet.org, en versions arabe, anglaise et française. Consultez également Indicators, le bulletin quotidien de veille économique sur le Proche-Orient, disponible en versions anglaise et arabe.