L’élection de 2000 a laissé beaucoup d’électeurs perplexes, en a frustré des millions et a terni l’image de la démocratie états-unienne. La décision de la Cour suprême d’intervenir (pour la première fois de l’Histoire) dans une élection présidentielle et d’exiger l’arrêt du recompte des votes et de déterminer le vainqueur a troublé de nombreux juristes. Malheureusement, beaucoup de conditions qui ont entraîné cette situation lors des élections de 2000 sont encore présentes en 2004. De nombreux responsables du processus électoral essayent encore d’utiliser leurs positions officielles pour aider leur parti.
Nous ignorons si la marge du vainqueur cette année sera supérieur au nombre de bulletins de vote disputés ou litigieux. Il y a des signes encourageants, comme le vote provisoire pour les cas litigieux d’électeurs. Une telle mesure aurait permis à des milliers de personnes de voter en 2000. Nous pouvons cependant faire davantage : les règles en cas de problèmes doivent être définies avant l’élection, les oppositions concernant les actions des responsables des élections doivent être réglées avant l’élection, tous les problèmes le jour de l’élection doivent être détectés et géré le jour même. Si on agit après l’élection, il est trop tard. On n’a pas pris ces mesures et il est désormais trop tard pour empêcher une répétition des problèmes de l’élection de 2000.
Le Congrès aurait dû tirer les leçons des élections de 2000 et demander une uniformisation des conditions du vote électronique dans tous les États. C’est cher, mais cela en vaut la peine.

Source
New York Times (États-Unis)
Le New York Times ambitionne d’être le premier quotidien global au travers de ses éditions étrangères.

« Rise of the Machines », par David Boies, New York Times, 26 octobre 2004.