Le sort des Israéliens et des Palestiniens est mêlé. Aucun camp ne peut gagner aux dépens de l’autre. Nous coulerons ou nous survivrons ensemble. Il faut tenir compte de quatre éléments pour prendre en main notre destinée :
 Comme le sort des deux peuples est lié, les décisions unilatérales ne peuvent jamais être plus que des mouvements tactiques à court terme, pas une substitution durable à l’action coordonnée.
 Les actions communes ne peuvent être menées sans une restauration de la confiance.
 Il faut remplacer le fatalisme par la foi en l’avenir.
 Les préoccupations de chaque camp doivent être prises en compte et l’objectif final de chacun doit être l’objet du travail des deux.
Ces éléments de changement d’approche sont essentiels si nous développons une vision claire de nos objectifs finaux. Nous pouvons avancer et vaincre ceux qui, dans les deux camps, refusent la paix. Si nous avons en tête l’objectif final, nous accepterons de faire les sacrifices nécessaires à la paix. Il est très difficile pour les Israéliens d’abandonner les colonies et des parties de Jérusalem. Pour les Palestiniens, il est très difficile d’accepter que le retour des réfugiés palestiniens ne se fera que dans le nouvel État palestinien. Pourtant, des deux côtés, la majorité de la population comprend que l’alternative à ces compromis est pire. C’est pourquoi 400 000 personnes ont signé la charte des principes de la People’s Voice Initiative.
La mort de Yasser Arafat va imposer des changements côté palestinien et il faut qu’émerge une nouvelle direction avec un programme politique clair. En Israël, le débat sur le désengagement de Gaza doit mener à un débat plus profond sur notre politique. Enfin, la réélection de George W. Bush peut pousser les États-Unis à se réinvestir dans le processus de paix. Notre initiative est un instrument de changement politique en faveur de la paix.

Source
Jerusalem Post (Israël)

« The future is in our hands », par Ami Ayalon et Sari Nusseibeh, Jerusalem Post, 19 novembre 2004