Cela fait 30 ans que la CIA et la communauté du renseignement sont suivis avec attention par le Congrès. Cela a parfois tempéré l’enthousiasme de l’agence au moment où elle allait prendre de mauvaises décisions et cela a permis de contrebalancer l’influence de la branche exécutive. Toutefois, dans l’agence, on reconnaît que cette situation est parfois frustrante.
Le problème est que la culture professionnelle et apolitique de la CIA s’accommode parfois mal de celle du Congrès. Cette différence de culture peut aider à expliquer les débuts difficiles de mon vieil ami Porter Goss à la tête de la CIA. Ancien président de la Commission du renseignement de la Chambre des représentants, il a amené avec lui quatre collaborateurs qui n’ont pas encore rompu avec la logique partisane. En quelques semaines, ils ont affiché une arrogance contre-productive qui trouble l’agence. Ils ont menacé des agents et ils ont appelé les agents dans un mémo à « soutenir l’administration et ses politiques ». Ils préfèrent punir leurs ennemis et récompenser leurs amis que respecter l’avancement au mérite.
Si cette politique se poursuit, Goss et ses acolytes vont faire du dégât dans le personnel de l’agence qui pourrait être tenté de quitter massivement la CIA.

Source
Los Angeles Times (États-Unis)

« Newcomers’ Chokehold on the CIA », par Thomas A. Twetten, Los Angeles Times, 23 novembre 2004.