À Milan en Italie, au théâtre Diana, la bonne société locale se presse pour entendre chanter le ténor Patrici. En pleine représentation, le chef de la police Gasti, célèbre pour avoir violemment réprimé la contestation sociale, se lève soudain et quitte la salle. 5 minutes plus tard une bombe explose, faisant de nombreux morts et blessés. L’émotion est forte et quand on apprend que l’attentat est l’œuvre d’un groupe anarchiste qui visait Gasti, la réprobation est unanime, même parmi les syndicats ouvriers. Lors du procès, en mai 1922, il apparaît que le groupe était manipulé par Gasti lui-même, la bombe ayant même été fabriquée par un faux militant, policier de son vrai métier. L’attentat sert de prétexte à une répression généralisée contre les anarchistes. Gasti admettra en 1938, à demi-mot, sa responsabilité dans l’attentat ; mais se justifiera : « Il s’agissait d’avoir un prétexte pour frapper et imposer notre ordre nouveau, les victimes m’importent peu, c’est l’objectif qui compte ».
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