La position de Schröder sur la question de l’embargo est cynique. S’il ne prenait pas en compte, en tant que chancelier de la République fédérale démocratiquement élu, le vote du Bundestag, ce serait un coup d’État. Il serait irresponsable de lever l’embargo, alors qu’au même moment la Chine vote une loi belliqueuse contre Taiwan et maintient des centaines de milliers de gens dans des camps de travail. Il y a toujours des arrestations de chrétiens ainsi que d’autres personnes critiquant le régime. Si nous passons cela sous silence, nous ne remplissons pas notre devoir d’Européens luttant pour les Droits de l’Homme. Nous n’isolons pas la Chine, la stratégie est double, d’un côté une coopération sur le plan économique, de l’autre une âpre défense des Droits de l’Homme. La Chine est le deuxième partenaire commercial de l’Europe après les États-Unis, nous ne pouvons pas sacrifier les Droits de l’Homme pour des raisons économiques.
Le groupe du Parti populaire européen a beaucoup regretté la décision des États européens de ne plus inviter de dissidents cubains dans leur représentation diplomatique, j’aurais aussi souhaité que Louis Michel, lors de sa récente visite sur l’île, s’exprime publiquement en faveur des prisonniers politiques.
La signature par Ankara du protocole sur la reconnaissance de Chypre est une condition concrètes pour que les négociations avec la Turquie commencent. D’après moi l’Union européenne ne devrait pas traiter avec les pays où la torture est utilisée, comme c’est le cas dans beaucoup de prisons turques jusqu’à aujourd’hui, mais les États et gouvernements en ont décidé autrement. Les négociations ouvertes en décembre 2004 signifient qu’il est possible que l’entrée de la Turquie soit refusée. Dans ce cas, c’est le « partenariat privilégié » qui deviendrait la meilleure solution.

Source
Die Welt (Allemagne)

« Die China-Politik des Bundeskanzlers ist zynisch », par Hans-Gert Pöttering, Die Welt, 5 avril 2005. Ce texte est adapté d’une interview.