Khrouchtchev est venu en Égypte en Mai 1964 et ce fut un évènement grandiose. L’URSS avait construit le barrage d’Assouan pour les Égyptiens, et le leader soviétique était venu assister à la cérémonie d’inauguration. Ce fut un symbole de notre coopération, ce barrage permit à l’Egypte de résoudre de nombreux problèmes. La foule acclamait les leaders partout où ils passaient. D’autres présidents étaient présents, comme l’irakien Abdel Salam Aref. Ils voulaient tous s’entretenir avec la délégation soviétique.
Cette visite est différente ; tout a changé, Krouchtchev était resté plusieurs semaines en Égypte, alors que Vladimir Poutine ne reste même pas 24 heures. À l’époque, Krouchtchev avait remis l’étoile de héros de l’Union Soviétique au président Gamal Abdel-Nasser et à son vice-président Abdel Hakim Amer. La visite actuelle est importante, essentiellement pour la résolution du problème palestinien. Il faut utiliser ce moment opportun. Les Arabes espèrent que Poutine va réussir à influencer Israël et les convaincre de respecter le plan international de résolution du conflit.
Il n’y a pas de base américaine sur le sol égyptien. Je le dis sans fausse modestie, l’Égypte est le leader du monde arabe. Un conflit impliquant Israël aurait un effet des plus négatifs sur notre pays. Indépendamment de nos bonnes relations avec Washington, nous voulons développer nos relations avec les Russes. L’Égypte reçoit un peu plus de deux milliards d’aide militaire des États-Unis et Israël trois milliards. Cette décision a été prise après la signature en 1979 des accords de paix entre Israël et l’Égypte. Nous souhaitons aussi développer la collaboration militaire avec la Russie.
Il n’y a pas actuellement de politicien susceptible de concurrencer Hosni Moubarak, je pense qu’une majorité d’Égyptiens se prononcera en sa faveur lors des premières élections au suffrage universel qui auront lieu cet automne.

Source
Vremya Novostyey (Fédération de Russie)

« Президент Путин найдет способ воздействовать на Израиль », par Ibrahim Nafie, Vremya Novostyey, 27 avril 2005. Ce texte est adapté d’une interview.