Nous, signataires de cette Charte,
sommes les héritiers reconnaissants
de l’ère de sécurité transatlantique
d’après-guerre, instaurée par des
dirigeants visionnaires, américains et européens,
inspirés par des valeurs partagées et
unis contre des menaces communes.
Nous nous élevons pour la défense de l’alliance
précieuse des démocraties, de ses
traités, institutions et normes ; cette alliance
a assuré une paix durable et généré la
prospérité que nous connaissons depuis la
guerre froide jusqu’à nos jours. Nous ne
connaissons que trop bien le terrible prix
payé lorsque ces principes ne sont pas
respectés et protégés.

Résolus à préserver notre alliance essentielle
– et refusant de laisser les inévitables
différences qui voient le jour entre nous,
même avec nos plus proches partenaires,
mettre en danger notre lien spécial –, nous
saisissons ce moment, alors que certains
principes fondamentaux sont remis en
cause, parfois discrédités, pour nous réengager
en faveur des idéaux sur lesquels nos
nations se sont appuyées depuis la fin de la
seconde guerre mondiale.

A cette fin, nous sommes unis aujourd’hui
pour réaffirmer :

– Notre engagement pour un ordre international
fondé sur des règles de droit, dans
lequel les violations injustifiées des frontières
sont punies, dans lequel les mécanismes
légaux permettent à la fois de relever
des défis globaux et de respecter les souverainetés
nationales, et où des standards
élevés sont maintenus et garantissent les
droits de l’homme universels.

– Notre confiance dans l’OTAN (cet indispensable
rempart de paix et de sécurité
depuis presque soixante-dix ans) et notre
reconnaissance en l’inestimable valeur
stratégique de l’organisation pour les Etats-
Unis et ses 28 alliés transatlantiques.

– Notre respect pour l’Union européenne,
qui – depuis sa création en tant que Communauté
européenne du charbon et de
l’acier (CECA) jusqu’à sa composition actuelle
de vingt-huit membres – a réussi à
maintenir unie et libre une Europe historiquement
fragmentée, et a prouvé qu’elle
était le projet de paix le plus ambitieux et
réussi de l’histoire moderne.

– Notre détermination à assurer l’intégrité
des services de renseignements, agences
de sécurité et organismes chargés de
l’application de la loi dans nos démocraties
 ; dont le professionnalisme, la coopération
et la réactivité sont le gage de notre
protection contre les dangers intérieurs et
venus de l’extérieur, d’origine étatique et
non étatique.

– Notre défense de la démocratie et notre
soutien aux mesures appropriées pour
contrer les appels de l’extrémisme, de la
xénophobie et de toute forme de fanatisme
 ; assurer une presse libre et indépendante
 ; pour contrer et prévenir les cyberattaques
 ; et empêcher les tentatives d’interférences
électorales.

A ce moment-clé, nous demandons instamment
aux autres leaders politiques et
diplomatiques partageant nos inquiétudes
et convictions de rejoindre cette initiative
et de signer avec nous – acteurs des sociétés
démocratiques, alliés face aux mêmes dangers
et en quête d’opportunités communes
dans un monde en constante évolution –
cet engagement.

Premiers signataires sollicités par l’American Jewish Committee  :

Madeleine Albright, secrétaire d’Etat des
Etats-Unis (1997-2001) ; John Baird, ministre
des affaires étrangères du Canada (2011-
2015) ; Joe Biden, vice-président des Etats-
Unis (2009-2017) ; Tony Blair, premier minis-
tre du Royaume-Uni (1997-2007) ; Joschka
Fischer, vice-chancelier et ministre des affai-
res étrangères d’Allemagne (1998-2005) ;
Franco Frattini, ministre des affaires étran-
gères d’Italie (2002-2004 et 2008-2011) ; Paolo
Gentiloni, premier ministre d’Italie (2016-
2018) ; Stephen Hadley, conseiller pour la
sécurité nationale des Etats-Unis (2005-2009) ;
Toomas Ilves, président de l’Estonie (2006-
2016) ; Ioannis Kasoulides, ministre des
affaires étrangères de Chypre (1997-2003 et
2013-2018) ; Bronislaw Komorowski, prési-
dent de la Pologne (2010-2015) ; Aleksander
Kwaśniewski, président de la Pologne
(1995-2005) ; Joe Lieberman, sénateur amé-
ricain (1989-2013) ; Daniel Mitov, ministre
des affaires étrangères de Bulgarie (2014-
2017) ; Miguel Angel Moratinos, ministre
des affaires étrangères d’Espagne (2004-
2010) ; Ana de Palacio y del Valle-Lersundi,
ministre des affaires étrangères d’Es-
pagne (2002-2004) ; Leon Panetta, ministre
de la défense des Etats-Unis (2011-2013),
directeur de la CIA (2009-2011) ; Susan Rice,
conseillère pour la sécurité nationale des
Etats-Unis (2013-2017) ; Antonis Samaras,
premier ministre de Grèce (2012-2015) ;
Radoslaw Sikorski, ministre des affaires
étrangères de Pologne (2007-2014) ; Giulio
Terzi di Sant’Agata, ministre des affaires
étrangères d’Italie (2011-2013) ; Manuel
Valls, premier ministre de France (2014-
2016) ; Vaira Vīke-Freiberga, président de la
Lettonie (1999-2007) ; Alexandr Vondra,
ministre de la défense de République tchèque
(2010-2012)