« Les États-Unis ont besoin d’alliance, pas d’alliés à court terme »

U.S. Needs Alliances, Not Short-Term Allies
Los Angeles Times

[AUTEURS] James E. Goodby est diplomate états-unien retraité. Kenneth Weisbrode est membre de l’Atlantic Council of the United States à Washington.

[RESUME] Les différents instituts de sondages montrent que les citoyens états-uniens sont opposés à une attaque des USA seuls contre l’Irak. Dans cette optique, le gouvernement tente de fonder une coalition contre l’Irak. Mais il s’agit là d’une alliance à court terme et non pas d’un système durable et institutionnalisé comme l’OTAN. Elle n’aura donc aucun effet de stabilisation des relations internationales.

« La Guerre du Golfe offre un piètre modèle »

Gulf War Offers a Poor Model
Los Angeles Times

[AUTEUR] Avigdor Haselkorn est l’auteur de The Continuing Storm : Iraq, Poisonous Weapons and Deterrence.

[RESUME] Nombreux sont ceux pour qui la première Guerre du Golfe doit servir de modèle pour la seconde. Ils ont tort.
Si Saddam Hussein est toujours au pouvoir et dangereux, c’est parce que les États-Unis, limités par les résolutions de l’ONU, n’ont fait que libérer le Koweit et ne l’ont pas renversé. Les membres de l’ancienne coalition ont, par la suite, laissé Saddam Hussein bafouer les résolutions de l’ONU pour être agréables aux pays arabes.
Certains affirment que le coût de la guerre sera d’autant moins grand pour les États-Unis qu’ils s’appuieront sur une coalition vaste. C’est faux, comme le montre l’exemple de la Syrie pendant la première Guerre du Golfe : elle avait obtenu des crédits pour entrer en guerre contre l’Irak, les avait dépensé pour développer son armement, puis s’était abstenue de participer au conflit.
Si un jour une bombe syrienne vient frapper une base américaine ou une ville israélienne, il faudra remercier la coalition et le "modèle" de la Guerre du Golfe.

« Un conflit frontalier résolu - sans guerre »

A border conflict resolved - without war
The Christian Science Monitor

[AUTEUR] Brenda Shaffer est directrice de recherches au Caspian Studies Program de la Harvard University.

[RESUME] La guerre entre le Kazakhstan et l’Ouzbékistan pour des problèmes frontaliers a été évitée grâce à un compromis pacifique.
Le Kazakhstan dispose d’un des plus gros potentiels pétroliers du monde et l’Ouzbékistan accueille des bases américaines sur son sol depuis l’intervention en Afghanistan. La paix entre ces deux pays est donc nécessaire pour maintenir la présence des troupes américaines en Afghanistan et pour assurer la pérennité du projet énergétique des États-Unis en mer Caspienne.

« Inculpez des individus, pas des associations caritatives »

Indict Individuals, Not Charities
The New York Times (États-Unis)

[AUTEUR] Salam Al-Marayati est directeur du Muslim Public Affairs Council.

[RESUME] Mercredi, Enaam M. Arnaout, président de la Benevolence International Foundation a été arrêté. Il est suspecté d’avoir financé des groupes d’Oussama Ben Laden. Il est important de retenir que c’est lui qui a été arrêté et non pas son association.
En décembre, les biens de différentes associations caritatives musulmanes avaient été gelés par la justice américaine. Cela empêchait les musulmans de pratiquer l’aumône, qui est l’un des cinq piliers de l’Islam.
Grâce aux fonds récoltés, ces associations viennent en aide aux musulmans dans la misère dans le monde entier, et parfois dans des régions où prospèrent des terroristes. Cela ne veut pourtant pas dire que ces associations financent les terroristes.
L’aide aux musulmans dans le monde et la lutte contre le terrorisme ne sont pas antinomiques. Ce double objectif peut être rempli grâce à une collaboration entre ces associations et le gouvernement américain.

« Une alliance hétérodoxe »

Unorthodox Alliance
Washington Post

[AUTEUR] Gershom Gorenberg est l’auteur de The End of Days : Fundamentalism and the Struggle for the Temple Mount.

[RESUME] Les partisans juifs d’Ariel Sharon bénéficient du soutien de la droite chrétienne aux États-Unis. Ils devraient pourtant se méfier des fondamentalistes chrétiens.
Ces derniers voient l’avènement d’Israël comme un signe annonciateur de l’Apocalypse et du retour de Jésus-Christ sur terre. Lors du jugement dernier, les juifs devront choisir entre le renoncement à leur aveuglement devant le message du Christ et la damnation.
Les différents sondages réalisés en Israël prouvent qu’une majorité d’Israéliens est en faveur de la création d’un État palestinien. En effet, pour des raisons démographiques, les Palestiniens seront un jour majoritaires en Israël. Israël devra alors choisir entre cesser d’être un État juif ou cesser d’être une démocratie.
Malgré cette situation et l’opinion israélienne, certains membres de la droite chrétienne continuent d’affirmer qu’Israël doit rester dans les territoires occupés et empêcher la création d’un État palestinien. Ainsi le sénateur James Inhofe a-t-il affirmé qu’Israël devait rester dans la bande de Gaza car "Dieu le veut".
Israël peut avoir un dialogue avec tous les groupes religieux ou politiques, mais le pays profitera beaucoup plus d’une discussion avec ceux qui prônent un règlement pacifique du conflit plutôt qu’avec des groupes méprisant les juifs.

« Les libertés menacées »

Liberties in doubt
The International Herald Tribune

[AUTEUR] Mike Jendrzejczyk est directeur pour l’Asie de Human Rights Watch.

[RESUME] Hong Kong a cessé de résister aux pressions de Pékin et applique désormais les lois chinoises contre "la subversion, la sédition et la sécession".
Les États-Unis, désireux de s’attirer les bonnes grâces de la Chine en vue d’une attaque contre l’Irak ne feront sans doute aucun reproche à Jiang Zemin, quand le président Bush le recevra dans deux semaines. L’Union européenne n’a pas non plus protesté.
Cette application des lois chinoises à Hong Kong est une grave remise en cause du principe "une nation, deux systèmes", mis en place lors de la rétrocession. Avec ces nouvelles directives, le gouvernement de Hong Kong devra, par exemple, poursuivre en justice toute personne qui aidera financièrement un mouvement en faveur de la démocratie en Chine.
L’autonomie et les droits civils à Hong Kong doivent être défendus par la communauté internationale.