14.75. Un nombre substantiel d’enseignants, d’inspecteurs et de directeurs d’école prirent part directement au génocide. Dans certains cas, les enseignants ont assassiné leurs propres élèves. Dans plusieurs autre cas, ils ont dénoncé leurs élèves Tutsi aux milices, qui les ont arrachés à leurs classes et massacrés à coup de fusil et de machettes sous les yeux de leurs camarades de classe. En d’autres occasions, ils ont refusé de les abriter, les condamnant ainsi à la mort.

14.76. Les génocidaires ont brisé cavalièrement la totalité des rares règles reconnues par le monde entier pour tenter de rendre un peu plus civilisé un comportement essentiellement incivilisé. Les hôpitaux et les patients partagent généralement un statut protégé dans un conflit, mais les Interahamwe, les soldats et les villageois armés ont ignoré la neutralité médicale. Sachant que les blessés auraient besoin de soins médicaux, ils ont attaqué les hôpitaux et les dispensaires. Les milices armées ont achevé les blessés et massacré les médecins Tutsi, les infirmières, les assistants médicaux et les travailleurs de la Croix-Rouge oeuvrant dans ces établissements.

14.77. À leur propre façon, les médecins et le personnel des hôpitaux ont parfois aidé les agresseurs en refusant aux gens d’utiliser les hôpitaux comme refuges. Les médecins Hutu donnaient leur congé trop tôt aux blessés Tutsi, quand ils ne refusaient tout simplement pas de les soigner. Comme les milices armées encerclaient les hôpitaux, les patients obligés de quitter l’hôpital devaient faire face à une mort certaine. Si les patients refusaient de quitter les lieux, les administrateurs permettaient aux miliciens de venir les chercher durant la nuit ou tout simplement de les assassiner dans leur lit.


Source : Organisation de l’Unité Africaine (OUA) : http://www.oau-oua.org