Les médiateurs égyptiens venus, lundi 16 juin à Gaza, pour tenter de mettre sur pied les modalités d’un cessez-le-feu entre les groupes palestiniens armés et le gouvernement de Mahmoud Abbas sont repartis sans être parvenus à leurs fins. Les différents protagonistes sont invités à se rendre en Égypte pour y poursuivre les négociations.
Le leader du Hamas, Ismail Abu Shanab, a déclaré lors d’une conférence de presse commune à plusieurs organisations armées palestiniennes que « le temps n’est pas à la trêve ». Les milices palestiniennes exigent l’arrêt des assassinats ciblés israéliens pour renoncer à la violence. La position d’Ariel Sharon sur la question est controversée.
En effet, s’il se dit prêt à stopper toute action militaire, le Premier ministre israélien a réaffirmé devant son gouvernement, dimanche 15 juin, qu’il continuerait à frapper « les bombes à retardement ». Selon l’opinion générale, cette formule désigne les Palestiniens sur le point de mener une attaque. Il semblerait pourtant que, pour Ariel Sharon, elle recouvre des réalités plus larges, incluant les commanditaires d’attentats. Cette acception du terme permettrait en réalité à Israël de poursuivre sa politique actuelle. Les médiateurs égyptiens ont néanmoins indiqué aux factions palestiniennes que les États-Unis donnaient des assurances qu’Israël pourrait être contraint de renoncer à sa politique d’assassinats ciblés.
Le Hamas semble prêt à accepter un arrêt des attaques contre Israël, mais pas contre les soldats et colons israéliens en territoires occupés. Israël, de son côté, ne veut pas d’un demi-cessez-le-feu.
De nombreux officiels israéliens ne croient donc pas à la réalité d’une trêve. Selon Shaul Mofaz, ce cessez-le-feu ne permettra qu’aux groupes militants armés de se remettre des frappes israéliennes et de se réarmer. Il préconise donc d’écraser les milices et non de les courtiser. Du côté palestinien, la mise en place d’une trêve est annoncée comme imminente, probablement dans 48 heures. La suspension des pourparlers entre Mahmoud Abbas et le Hamas serait liée à la volonté du Premier ministre palestinien de s’accorder avant tout avec ses propres milices du Fatah, avant de reprendre, mardi 17 juin, les négociations avec les organisations les plus radicales.

Source
Arab News (Arabie saoudite)
Arab News est un quotidien saoudien qui propose, en plus de quelques articles originaux, une traduction en anglais des articles d’Asharq Al-Awsat. Celui-ci appartient au Saudi Research Marketing Group du Dr. Abdulmuhsun Alakkas, membre du Conseil consultatif saoudien.
Ha&8217;aretz (Israel)
Quotidien de référence de la gauche intellectuelle israélienne. Propriété de la famille Schocken. Diffusé à 75 000 exemplaires.

« Peace Mission Fails », par Saleh Al-Neami, Arab News, 17 juin 2003. « PM Abbas first wants truce with Fatah », Ha’aretz, 17 juin 2003.