Une source anonyme appartenant aux services de sécurité israéliens aurait confié à Ha’aretz, mercredi 18 juin 2003, qu’Israël avait donné son accord à l’arrêt des assassinats ciblés contre les activistes palestiniens, à l’exception des « bombes à retardement ». Une position qui permet en réalité à Israël de poursuivre sa politique actuelle (voir « Mahmoud Abbas négocie un cessez-le-feu dont les Israéliens ne veulent pas », 17 juin 2003). Il s’agirait d’une concession faite à l’administration états-unienne pour marquer la bonne volonté israélienne dans l’application de la « feuille de route ».
Condoleeza Rice, conseillère à la Sécurité nationale, a en effet demandé au directeur de cabinet d’Ariel Sharon, Dov Weisglass, lors d’une rencontre tenue mardi 17 juin, qu’Israël « réfléchisse à deux fois et soit plus raisonnable » avant de mener des tentatives d’assassinat en zone palestinienne. Ces déclarations sont, toujours d’après des sources anonymes israéliennes, fondées sur l’idée que les organisations terroristes palestiniennes vont bientôt accepter le cessez-le-feu.
Du côté états-unien, les officiels indiquent avoir reçu l’engagement israélien qu’il n’y aurait plus d’assassinats, et font savoir que les deux pays sont en train de formaliser un « accord » sur cette question. Ils ajoutent néanmoins qu’Israël a exprimé clairement son droit à se défendre, même dans des territoires dont la sécurité est confiée aux Palestiniens, à partir du moment où ces derniers manquent à leur mission.
En cas de cessez-le-feu, Israël ne s’arrêterait donc de mener des actions militaires en territoires occupés que pendant six semaines, délai à l’expiration duquel le gouvernement palestinien de Mahmoud Abbas aura dû entamer sa guerre contre les organisations terroristes palestiniennes.

Source
Ha&8217;aretz (Israel)
Quotidien de référence de la gauche intellectuelle israélienne. Propriété de la famille Schocken. Diffusé à 75 000 exemplaires.

« Source : Israel agrees to limit strikes on militants », Ha’aretz, 18 juin 2003.