Je vous adresse à tous mes meilleurs vœux à l’occasion de cette réunion consacrée à l’assistance internationale aux Palestiniens et à la relance de l’économie palestinienne. Vous vous réunissez à un moment qui, pour le peuple palestinien, est à la fois riche d’espoir et douloureux.

L’espoir est né du Sommet d’Aqaba. Depuis, malgré les actes de violence, hélas trop familiers, qui frappent les Palestiniens comme les Israéliens, des mesures positives ont été prises. Les forces israéliennes ont commencé à démanteler certains avant-postes ; en outre, elles se sont retirées de certaines positions dans la bande de Gaza et à Bethléem, laissant à l’Autorité palestinienne la responsabilité de maintenir la sécurité dans ces zones. Cette évolution est due pour une large part à l’action des États-Unis. Du côté palestinien, les groupes armés ont accepté un cessez-le-feu. C’est très important. Le problème palestinien ne se résoudra pas par la violence. Il se résoudra, de part et d’autre, avec la mise en place d’une solution politique qui passe par l’application des mesures prévues dans la Feuille de route.

Le Quatuor et la communauté internationale doivent veiller à ce que les parties tiennent leurs engagements et les aider à appliquer la Feuille de route jusqu’à ce que le but final ait été atteint, à savoir le règlement définitif du conflit sur la base des résolutions 242, 338 et 1397 et la concrétisation de la vision de deux États, Israël et la Palestine, vivant côte à côte à l’intérieur de frontières sûres et reconnues. Le Quatuor, en coopération avec les parties, s’emploie maintenant à créer un mécanisme de contrôle efficace.

Mais alors que les parties et la communauté internationale s’efforcent de régler le conflit de façon permanente, le peuple palestinien continue de souffrir au quotidien. Il vit dans un pays ravagé sur le plan économique et social. Au cours des dernières années, des milliers de Palestiniens ont été tués ou blessés, tandis que l’infrastructure et les secteurs productifs de l’économie palestinienne

ont été quasiment détruits. Les taux de chômage et de pauvreté ont atteint des niveaux sans précédent. La capacité de fonctionnement de l’Autorité palestinienne a été amoindrie. Seul l’apport d’une assistance et d’une aide budgétaire importantes a permis d’éviter un effondrement complet de l’économie.

La situation d’urgence humanitaire dans le territoire palestinien occupé a été exacerbée par le renforcement du régime étouffant des bouclages et des couvre-feux ainsi que par la poursuite des activités de peuplement et la construction d’un mur de séparation. Toutes ces activités affaiblissent le tissu même de la vie économique et sociale des Palestiniens et suscitent une amertume et une angoisse profondes. Israël a le droit de protéger ses citoyens contre les attaques terroristes. Trop d’Israéliens ont été la cible de groupes palestiniens. Mais les mesures qu’Israël prend pour se protéger doivent être raisonnables et respecter les limites établies par le droit international. Maintenant que l’on commence à mettre en oeuvre la Feuille de route, Israël devrait assouplir ses mesures de sécurité afin de minimiser les souffrances du peuple palestinien. Israël devrait aussi donner pleinement suite aux recommandations figurant dans le rapport Bertini, lever les restrictions imposées à la circulation des personnes et des marchandises et permettre au personnel humanitaire international et local de se déplacer partout en toute sécurité et sans encombre. Israël devra également prendre d’autres mesures - plus substantielles - que le simple démantèlement des avant-postes érigés depuis mars 2001.

Parallèlement l’Autorité palestinienne devrait poursuivre les réformes engagées de façon transparente et en étroite consultation avec la communauté internationale - en particulier, le Groupe de travail du Quatuor sur la réforme palestinienne -, et elle doit agir de façon décisive pour prévenir le terrorisme.

De son côté, la communauté internationale doit intensifier son soutien aux Palestiniens pour que ceux-ci ne sombrent pas dans le désespoir économique et social, et les aider à relever leur économie et à reprendre la voie du développement. Les Nations Unies sont pleinement engagées dans cet effort aux côtés des donateurs internationaux et des organisations non gouvernementales. L’Office de secours et de travaux des Nations Unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient, le Programme des Nations Unies pour le développement, le Bureau de la coordination des affaires humanitaires, le Fonds des Nations Unies pour l’enfance et d’autres fournissent une assistance et des services de base au peuple palestinien. Tout en s’employant à faciliter le processus politique, mon Coordonnateur spécial et Représentant personnel, Terje Roed-Larsen, et son équipe suivent de près la situation économique, assurent la liaison avec les donateurs et coordonnent les activités d’assistance aux Palestiniens.

L’assistance cruciale que l’Office apporte à des millions de réfugiés palestiniens est toutefois menacée par un manque chronique de fonds. J’engage les donateurs à soutenir, par des contributions généreuses, les programmes réguliers de l’Office, ainsi que ses activités d’urgence, pour qu’il puisse poursuivre son travail vital, non seulement en fournissant une aide alimentaire, des soins médicaux, des emplois et des services dans le domaine de l’éducation, mais aussi en appuyant la réhabilitation et la création d’emplois. Je souligne par ailleurs que le système des Nations Unies pour le développement joue un rôle fondamental dans les domaines humanitaire et du développement en contribuant à atténuer la pauvreté, à renforcer les capacités locales et à développer les institutions palestiniennes, ainsi que dans les domaines de la santé, de l’agriculture et de l’environnement.

En dernière analyse, seul un règlement politique permanent qui met fin à l’occupation peut apporter une solution durable aux problèmes économiques et humanitaires des Palestiniens. Mais le relèvement de l’économie palestinienne et l’amélioration de la vie quotidienne du peuple palestinien sont essentiels pour que le processus de paix soit durable. Aujourd’hui plus que jamais, il est indispensable que le peuple palestinien voit la communauté internationale oeuvrer pour son redressement socioéconomique et sa sécurité. Je remercie donc le Comité pour l’exercice des droits inaliénables du peuple palestinien d’avoir organisé ce séminaire important. Je vous souhaite plein succès dans vos travaux.

Source : ONU