La plus grande confusion règne en Irak à propos du programme de privatisations. Le démenti opposé par le Conseil du gouvernement à une déclaration du ministre des Finances remet en cause des opérations qui avaient été effectuées dans la précipitation.

Dès le début de leurs opérations au Proche-Orient les États-Unis avaient explicitement indiqué que l’un de leurs objectifs était d’instaurer « la démocratie de marché » en renversant les régimes autoritaires et en privatisant les services publics et l’exploitation des ressources naturelles. L’équipe de Paul L. Bremer comprend d’ailleurs des officiers des « affaires civiles » chargés de la vente par secteurs de l’économie irakienne. Leurs compétences s’appliquent à tous les services et entreprises publics, mais pas au secteur pétrolier. Celui-ci a été confié à une instance ad hoc, chargée de l’exploiter de manière conservatoire dans l’intérêt du peuple irakien. Cependant cette instance est en pratique administrée par des ingénieurs de compagnies pétrolières anglo-américaines.

Le dépeçage colonial ne fait que commencer.