Pour justifier devant l’opinion publique internationale d’une attaque contre l’Iran, les États-Unis ont entrepris de mettre en scène un « danger iranien », comme ils avaient mis en scène le danger afghan, puis le danger irakien. Le Conseil des gouverneurs de l’Agence internationale à l’énergie atomique (AIEA) - et non pas l’Assemblée générale de l’Agence - et plus directement les États-Unis ont exigé que l’Iran se soumette à de nouveaux contrôles et signe un traité additionnel.

Simultanément, il est désormais établi qu’il existe au Pentagone, comme nous le révélions il y a deux semaines dans ces colonnes (voir notre édition du 16 septembre), un plan de bombardement de la centrale de Bushehr. Cette opération serait sous-traitée par Israël avec l’assistance technique d’un pays tiers, la Turquie ou l’Inde, à la manière dont Israël avait détruit jadis le réacteur Osirak en Irak.

Dans ce contexte, le gouvernement iranien a déployé ses nouveaux missiles Shihab-3, dont la portée permet de riposter sur Tel Aviv. Démarché par George W. Bush en marge de l’Assemblée générale de l’ONU, Jacques Chirac a admonesté Téhéran à propos d’un éventuel programme militaire nucléaire. Mais ce fut pour ajouter peu après que la France était disponible pour aider l’Iran à développer son programme nucléaire civil. Sollicitée à son tour par George W. Bush, cette fois lors du sommet de Camp David, Vladimir Poutine a adressé, lui aussi, une mise en garde à Téhéran. Cependant, Moscou maintient son assistance technique au programme nucléaire civil iranien.