Le Conseil de sécurité des Nations Unies a accepté de repousser le vote de la résolution syrienne condamnant le raid perpétré dimanche 5 octobre 2003 par l’armée israélienne contre un village proche de Damas. Le vote ne devrait pas intervenir avant lundi après-midi au plus tôt.
Le Conseil de sécurité s’est pourtant réuni au cours d’une session d’urgence, dimanche, afin d’étudier la plainte syrienne indiquant que ce raid aérien menaçait la paix régionale et la stabilité. Les diplomates états-uniens ont indiqué que le texte du projet de résolution, qui ne fait aucune référence aux attaques commises en Israël, ne serait pas adopté dans sa forme actuelle.
L’ambassadeur syrien aux Nations unies, Fayssal Mekdad, a lui déclaré qu’Israël continue « de se moquer de la Charte des Nations Unies, au point que les Arabes et beaucoup de gens dans le monde ont l’impression qu’Israël est au-dessus des lois ». Il a ensuite appelé Israël à cesser ce type d’actions qui pourrait avoir « des conséquences imprévisibles susceptibles de mettre en danger la paix dans la région ».
L’ambassadeur israélien Dan Gillerman lui a répondu en accusant la Syrie de fournir « des caches sûres, des terrains d’entraînement, du financement et un soutien logistique » aux organisations terroristes. Il a comparé ironiquement la position syrienne à Oussama Ben Laden demandant une réunion du Conseil de sécurité de l’ONU après les attentats du 11 septembre 2001.
L’ambassadeur états-unien n’a pas directement condamné le bombardement israélien, mais il a pluôt appelé « les deux camps à éviter toute augmentation des tensions et à bien réfléchir aux conséquences de leurs actes ». Il a ensuite accusé la Syrie de protéger des terroristes. Le ministère des Affaires étrangères syrien a réagi, lundi 6 octobre, en enjoignant les États-Unis de ne pas utiliser leur droit de véto pour empêcher le vote du projet de résolution : « Nous espérons que les États-Unis rejoindront le camp de ceux qui condamnent cette opération agressive, et il s’agit de la majorité de la communauté internationale », a déclaré un officiel du Ministère.
L’ambassadeur français, Jean-Marc de la Sablière, a lui déclaré que « cette attaque est une violation inacceptable du droit international ». Pour Emyr Jones Parry, l’ambassadeur britannique, « l’action d’Israël aujourd’hui est inacceptable et représente une escalade. »

Source
Ha&8217;aretz (Israel)
Quotidien de référence de la gauche intellectuelle israélienne. Propriété de la famille Schocken. Diffusé à 75 000 exemplaires.

« Syria urges U.S. not to veto UN resolution on raid », Ha’aretz, 6 octobre 2003.