L’entretien du général Ariel Sharon avec le Jerusalem Post publié ce matin, est autant intéressant par ce qu’il exprime que par ce qu’il tait. Le journaliste Gil Hoffman s’est bien gardé de lui poser des questions sur l’Accord de Genève dont l’existence suffit à prouver l’inanité de la politique gouvernementale fondée sur l’impossibilité quasi-ontologique de faire la paix avec Arafat.

Le journal de Richard Perle donne par contre l’occasion à Ariel Sharon d’évoquer l’usage de la torture et de menacer la Syrie. À ce propos, Sharon confirme que le bombardement du 5 octobre ne répondait pas à l’attentat d’Haïfa, comme le porte-parole de son gouvernement s’était complu à le dire, mais au refus syrien d’obtempérer aux injonctions états-uniennes de fermer les bureaux du Hezbollah et autres à Damas.

Concernant l’expulsion d’Arafat, le Premier ministre fait marche arrière par rapport à ses déclarations précédentes, au point de feindre ne l’avoir jamais envisagée. Cette volte-face illustre l’affichage des nouvelles priorités de Washington qui espère dégager partiellement ses troupes d’Irak, encourager Israël à patienter en Palestine, et orienter l’ensemble des forces contre l’Iran, la Syrie et le Hezbollah libanais.