M. Le président,
Majestés, Altesses et Excellences,
M. le secrétaire général,
Mesdames et messieurs,

Il m’est particulièrement agréable de me retrouver de nouveau aujourd’hui avec mes frères souverains et chefs d’État et de gouvernement, membres de l’Organisation de la conférence islamique (OCI), a l’occasion de la tenue de son 10eme sommet dans ce pays aussi beau qu’hospitalier. Aussi voudrai-je exprimer mes remerciements et ma gratitude à la Malaisie, peuple et gouvernement, pour l’accueil chaleureux dont nous avons été entourés et les moyens mobilisés pour la réussite de cette conférence.

Je ne manquerai pas, non plus, de vous féliciter, M. le président pour votre prise de fonction à la tête de notre organisation et de vous souhaiter la réussite dans l’accomplissement de cette noble mission.

Je tiens à dire, également, mes remerciements et ma parfaite considération a Sa Majesté, cheikh Hamad ben Khalifa al Thani, émir de l’État du Qatar frère, pour les efforts qu’il a consentis durant son mandat a la tête de notre organisation, en vue de lui permettre d’assumer pleinement son rôle en faveur des causes décisives pour le devenir de la oumma.

M. le président,

Les avènements successifs ont démontré clairement que la oumma islamique est ciblée au cœur même de ses fondements et qu’elle est l’objet de plans et de stratégies élaborés par des milieux hostiles qui visent, à travers les centres de décision dans les pays agissants et les tribunes culturelles et médiatiques influentes, à imposer un modèle de valeur et de culture, dont la principale caractéristique est le demi de la pluralité des valeurs et des différences civilisationnelles.

Avons-nous, face à cela, d’autres choix que celui de travailler ensemble, de conjuguer nos efforts et d’unifier nos positions pour relever ces défis qui nous menacent, aussi individuellement que collectivement. Des défis qui consistent à corriger l’image de l’islam pervertie par les tenants du conflit des civilisations mais aussi par les musulmans eux-mêmes, du fait des actes commis injustement, au nom de cette religion, qui en est innocente, et qui font qu’elle soit assimilée au terrorisme et à l’intolérance.

Des défis qui nous imposent aussi de composer avec les impératifs de la mondialisation déferlent, auxquels aucun de nos pays ne peut faire face avec ses moyens propres uniquement. Des défis qui consistent à résorber la pauvreté dans nos sociétés, à consacrer le développement de nos pays et à nous unir pour assurer notre immunité économique, dans un monde de regroupements.

Il s’agit, en outre, d’adopter la concertation et la coordination des positions concernant tout ce qui a trait à nos inserts suprêmes en tant que nation, voire ’’la meilleure nation sortie à l’humanité’’.

Il existe également d’autres défis que nous devons œuvrer à relever, sans relâche, non seulement par la prise de décisions efficaces mais en leur garantissant suivi, concrétisation et évaluation.

M. le président,

Les développements graves que connaît la région du Proche-Orient, et la scène palestinienne en particulier, sont dus essentiellement aux pratiques intransigeantes et agressives de l’administration israélienne en défiant la communauté internationale et ses institutions et en adoptant la stratégie de la guerre du terrorisme face au peuple palestinien et à l’Autorité palestinienne.

Cette attitude du gouvernement israélien constitue non seulement une injustice à l’égard du peuple palestinien et une entrave au processus de paix dans la région, mais aussi un défi flagrant à l’autorité du Conseil de sécurité et une atteinte grave à la crédibilité des Nations-unies. La conséquence en est le sentiment, chez de nombreux peuples, que le Conseil de sécurité a opté pour la politique de deux poids deux mesures dans le traitement des questions de paix et de sécurité internationales.

La situation tragique que vit le peuple palestinien met à l’épreuve la solidarité de la nation musulmane et son soutien au combat légitime de ce peuple. Aussi, sommes-nous appelés aujourd’hui à œuvrer, en urgence, à amener la communauté internationale à assumer toute sa responsabilité pour obliger Israël à retourner vers le processus de paix et à cesser les tergiversations et les accusations d’incitation au terrorisme a l’encontre de l’Autorité palestinienne.

Nous devons, nous, dirigeants des États musulmans, déployer tous les efforts possibles pour le soutien de nos frères en Palestine, peuple et autorité et l’appui de leur lutte légitime pour le recouvrement des droits nationaux inaliénables. Une lutte que nos frères mènent quotidiennement pour leur devenir et la défense de leur dignité mais aussi pour la défense des symboles sacres de tous les musulmans, notamment el-Qods Echarif, première Qibla et troisième lieu saint de l’islam.

Je tiens, dans ce contexte, à réitérer la solidarité absolue de l’Algérie avec la lutte du peuple palestinien jusqu’au recouvrement de ses droits nationaux légitimes y compris le droit à l’établissement de son État indépendant avec el-Qods pour capitale.

Je réitère également la solidarité de mon pays avec la Syrie dans sa démarche pour la récupération du Golan occupe et avec le Liban pour étendre sa souveraineté sur tout son territoire national.

M. le président,

Notre devoir de soutien envers le peuple palestinien dans sa lutte légitime nous le devons aussi à nos frères en Irak qui vivent quotidiennement une situation dramatique.

Nous affirmons, dans ce sens, notre attachement à la nécessité de respecter le droit du peuple irakien souverain à l’instauration de ses institutions et de lui permettre de gérer ses affaires et de disposer de son économie et de ses ressources naturelles.

Nous estimons également que les Nations unies doivent jouer impérativement, en tant qu’instance internationale habilitée, un rôle central dans la reconstruction de l’Irak et l’édification de ses institutions politiques, économiques, sociales et culturelles.

M. le président,

Les avènements tragiques du 11 septembre 2001 ont prouvé que le terrorisme, de par son caractère criminel, ne peut se limiter a une région précise ni se confiner dans un espace civilisatrice ou culturel donne. C’est un phénomène transnational qui touche tous les pays sans distinction. Depuis, le monde a pris conscience du danger de ce flot et a réalisé que la lutte antiterroriste exige une riposte ferme, par tous les moyens légaux disponibles, à travers une véritable coopération internationale basée sur la poursuite de ses instigateurs et ses exécutants, le tarissement des sources de son financement et de sa logistique et le musellement de ses voix de propagande.

Toutefois, le devoir de lutter contre le terrorisme et la condamnation continue de tout acte terroriste ne sauraient nous faire oublier, nous fils de la nation musulmane, le devoir de mettre en garde contre ces agissements et ces pratiques qui ont ouvert grandes les portes devant les initiateurs de la propagande tendancieuse qui ont exploite la levée de bouclier qui a suivi les avènement du 11 septembre 2001 pour s’attaquer a l’islam et aux musulmans, en versant, sciemment, dans l’amalgame pour accuser l’islam de terrorisme.

Tout en appelant la communauté internationale à faire face au phénomène du terrorisme, nous l’appelons aussi, et nous devons agir dans ce sens, à œuvrer au bannissement des sentiments de haine, de rancœur et de racisme visant l’islam et les musulmans.

Nous devons œuvrer également sans relâche à la consécration de la nécessité de faire le distinguo entre le terrorisme en tant que phénomène criminel exécrable que nous dénonçons tous, et la lutte légitime à laquelle sont acculés les peuples sous domination coloniale qui se voient contraints de recourir aux armes pour le recouvrement de leurs droits.

Nous estimons, qu’au vu de l’épreuve qu’a traversée l’Algérie du fait de ce phénomène qui touche aujourd’hui certains membres de notre organisation et du devoir que nous dictent les principes de notre religion, notre organisation, qui s’est dotée de la Convention de lutte antiterroriste, doit impérativement intensifier ses efforts dans ce domaine et appeler a la conclusion, dans les plus brefs délais, d’une convention internationale globale qui mette en place le cadre adéquat à même de lever tous les obstacles entravant une coordination internationale sérieuse en matière de lutte contre le terrorisme dans toutes ses formes.

Partant de notre souci de préserver les efforts de toute dispersion possible, nous appelons à la tenue d’une conférence internationale de haut niveau, sous l’égide des Nations unies, pour examiner tous les volets de la coopération et de la coordination en matière lutte antiterroriste.

D’autre part, nous sommes, en tant que musulmans, appelés à consolider nos efforts et à intensifier notre action, à travers l’Organisation de la conférence islamique (OCI), afin de valoriser et de concrétiser notre appel au dialogue entre les civilisations de manière à prouver à la communauté internationale que nous sommes des partisans de la paix et de la concorde et que nous aspirons à vivre dans un esprit de connaissance et de coopération loin des affrontements et des conflits.

M. le président,

Le phénomène de la mondialisation, induit par les nouvelles donnes internationales n’a pas laisse une grande marge de manœuvre à notre nation qui s’est trouvée, ainsi, face à des menaces, à des défis décisifs et à des questions existentielles qui mettent les principes de sa solidarité à l’épreuve et puisent ses capacités à y faire face.

Ce processus oblige notre nation à s’adapter à ses exigences, mais les moyens matériels et humains dont nous disposons et les facteurs qui nous unissent, sont à même de nous encourager à rechercher activement les voies et moyens efficaces de promouvoir notre organisation en vue de lui permettre de jouer le rôle qui lui incombe sur les plans politique et économique et atténuer ainsi les effets de ce processus et participer efficacement à l’élaboration de la décision internationale.

Si les entreprises grandioses commencent par une petite action, la première à faire pour l’unification de notre nation consiste à soutenir cette organisation qui nous réunit aujourd’hui et relancer son rôle avant-gardiste dans la coordination de l’action commune.

Nous appelons, dans ce sens, à l’adaptation de notre organisation aux exigences de la conjoncture actuelle et à sa redynamisation ainsi qu’à la révision de ses méthodes de travail et de sa méthodologie dans le traitement de nos questions décisives dans le sens de l’insert des aspirations de notre oumma.

Merci pour votre aimable attention.