La récente décision du Pentagone de mobiliser 43 000 gardes nationaux et réservistes pour potentiellement leur demander d’effectuer leurs devoirs militaires démontre l’importance croissante des volontaires dans l’armée, en raison de nos engagements sur les questions de sécurité nationale. Cette situation déplaît à Donald Rumsfeld qui souhaite rééquilibrer les forces pour moins dépendre de la mobilisation des réservistes. Cela est-il vraiment souhaitable ?
L’actuelle structure militaire états-unienne, connu sous le nom de « Total Force » a été constitué après la guerre du Vietnam et ne permet quasiment pas aujourd’hui de mener une guerre sans faire appel à la réserve. Cette politique délibérée a deux objectifs : accroître le soutien de la population aux troupes engagés à l’étranger et surveiller l’usage capricieux de la force militaire. En effet, la structure de « Total Force » a été conçue pour pousser le Congrès à débattre davantage de l’opportunité d’une intervention militaire qui entraînera l’engagement d’une part de la population ayant une activité civile.
Au printemps prochain, 37 % du personnel militaire en Irak seront membres de la garde nationale ou réservistes mais, confronté à un problème de personnel, le département de la Défense états-unien veut transformer ce système et diminuer l’intervention des réservistes dans le début des opérations militaires et les opérations de maintien de la paix. Même s’il est vrai que ces dernières missions demandent un entraînement spécial il ne faut pas que se constituent des forces militaires sans réserves sous peine de perdre le contrôle politique des citoyens sur les actions militaires.

Source
Washington Post (États-Unis)
Quotidien états-unien de référence, racheté en août 2013 par Jeff Bezos, fondateur d’Amazon.

« A Citizen Check on War », par Janine Davidson, Washington Post, le 16 novembre 2003.