Shlomo Avineri trouve un motif de satisfaction aux attentats en Turquie : l’inévitable implication du gouvernement de Recep Tayyip Erdogan dans la guerre au terrorisme. Il explique aux lecteurs du Jerusalem Post que les puissances occidentales ne peuvent pas vaincre le terrorisme seules car l’absence d’implication de pays musulmans dans cette guerre pousse leurs populations à la voir comme une guerre contre l’Islam. Vues les racines islamiques de l’AKP d’Erdogan et la non-participation de la Turquie à la guerre en Irak, Avineri espère que l’aide turque donnera un légitimité à la politique de Washington contre le terrorisme. Malheureusement pour l’analyste israélien, si le gouvernement turc a annoncé qu’il allait intensifier les recherches pour retrouver les auteurs des attentats, il n’a pas pour autant adhéré à cette rhétorique. Ainsi, le Premier ministre turc a mis en doute l’implication d’Al Qaïda dans ces attentats et les a associés aux événements en Irak. En outre, l’avenir du Kurdistan irakien, dont Avineri soutient l’indépendance, continue d’alimenter le débat entre Ankara et Washington.
Leslie H. Gelb revient dans le New York Times sur la partition de l’Irak dans des termes proches de l’argumentaire de Shlomo Avineri mais en y ajoutant une dimension : cette scission peut permettre la mise au pas du « triangle sunnite » en le privant des ressources du pétrole extrait dans les régions à majorité chiite et kurde. S’inspirant de l’exemple yougoslave, il prédit un nettoyage ethnique des minorités dans la région sunnite qui devra être géré par l’ONU puisque les troupes états-uniennes se seront retirées au Nord et au Sud de l’Irak où ils concentreront les efforts de reconstruction. Le centre sunnite devra alors se plier aux volontés de Washington ou payer le prix de son attachement à la souveraineté irakienne. Il s’agit du dernier raffinement apporté au plan Perle de découpage de l’Irak ouvrant la voie à la déportation des Palestiniens.

Franck Gaffney, le coordinateur des « faucons » états-uniens, condamne dans le Washington Times la rapport de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) affirmant qu’il n’y a pas de preuves de l’existence d’un programme nucléaire militaire en Iran et que Téhéran n’a, par conséquent, pas violé le Traité de non-prolifération. Cette tribune entre dans le cadre d’une campagne de presse qui, selon l’ancien inspecteur en armement Scott Ritter, vise à intimider l’AIEA pour la pousser à rendre des conclusions plus favorable aux positions de Washington en vue d’un « changement de régime ».

Mansoor Ijaz et Malalai Wassil s’inquiètent dans le Christian Science Monitor du possible abandon par Washington de son programme d’aide au système éducatif afghan anéanti par 23 ans de conflit. Pour eux, renvoyer à l’école les femmes et les hommes qui n’ont pu bénéficier de l’enseignement du fait des guerres successives est le seul moyen de combattre le recrutement des Afghans par les groupes extrémistes.

Au lendemain du sommet Blair-Chirac sur la défense européenne commune qui a vu la décision de créer une force de frappe européenne, The Independant reproduit un discours de Lord Robertson, le secrétaire générale de l’Alliance atlantique. Il affirme que, contrairement à ce qu’affirment ses détracteurs, l’OTAN n’est pas obsolète et continue d’être la clé de voûte de la défense de l’Europe, et du monde, contre le terrorisme et les armes de destruction massive. Il voit dans le travail en commun des armées européenne et états-unienne pendant la Guerre froide, la source de la bonne entente sur le terrain des troupes des pays de l’OTAN engagés en Irak, un argument qui ne risque pas de convaincre les pays partisans d’une défense européenne autonome.