Durant les 35 dernières années, les Irakiennes ont souffert des meurtres, des viols des tortures et des disparitions commis par l’ancien régime. Elles ont perdu leurs proches et ont dû assumer seules les responsabilités de la communauté. Par ailleurs, elles disposent souvent d’une haute éducation. Pourtant, notre voix est systématiquement ignorée en Irak.
Nous sommes satisfaites du renversement de Saddam Hussein et nous reconnaissons l’implications et les sacrifices consentis par les États-unis pour reconstruire et démocratiser le pays, mais ils échoueront s’ils n’impliquent pas les femmes. Seules trois femmes ont été nommées dans le Conseil de gouvernement irakien, elles ne sont plus que deux depuis l’assassinat d’Akil Hashimi, et l’Autorité provisoire de la Coalition en Irak n’en a nommé aucune dans la commission chargée de rédiger la constitution. C’est pourquoi les femmes se sont organisées pour faire pression sur l’Autorité. Il faut que le gouvernement états-unien :
 Organise un dialogue sur la participation des femmes pour assurer la démocratisation de l’Irak.
 Donne des fonds pour que les femmes puissent s’organiser.
 Revoit le plan pour inclure les femmes dans les élections et la rédaction de la constitution.
 Installe un échéancier réaliste pour la démocratisation qui ne tiendra pas compte des élections états-uniennes.
 Fasse davantage confiance aux Irakiens.

Source
Washington Post (États-Unis)
Quotidien états-unien de référence, racheté en août 2013 par Jeff Bezos, fondateur d’Amazon.

« Iraq’s Overlooked Women », par Hind Makiya et Sawsan Barak, Washington Post, 30 novembre 2003.