Pour les Syriens, l’initiative de paix du prince régent Abdallah soumit à la Ligue arabe à Beyrouth en mars 2002 est la meilleure tentative diplomatique pour résoudre le conflit israélo-arabe pacifiquement.
Ce plan prévoît la reconnaissance d’Israël en échange d’un retour aux frontières de 1967 et d’un traitement juste de la question des réfugiés palestiniens. Il s’appuie sur les résolutions 242 et 338 de l’ONU. Il rentre dans la logique de la Syrie qui estime que la paix doit être obtenue en échange des territoires et que le conflit est israélo-arabe et pas israélo-palestinien. Ce dernier présupposé a pour conséquence que les États arabes doivent négocier ensemble avec Israël et pas séparément comme les y incite la stratégie de Kissinger mise en place dans les années 70.
La Syrie estime également qu’il faut s’accorder sur la situation envisagée par les différents acteurs avant de négocier les détails et non pas discuter seulement des sujets faciles avant d’aborder les vrais problèmes pour mettre progressivement en place une confiance entre les acteurs. C’est pourtant la stratégie mise en place depuis les accords d’Oslo.
En fait, le seul groupe opposé à l’initiative saoudienne, c’est la droite israélienne.

Source
Ha&8217;aretz (Israel)
Quotidien de référence de la gauche intellectuelle israélienne. Propriété de la famille Schocken. Diffusé à 75 000 exemplaires.

« A Syrian perspective on peace », par Murhaf Jouejati, Ha’aretz, 3 décembre 2003.