Une polémique a agité le monde médiatique états-unien à propos du leurre utilisé par le président Bush pour conserver secret son voyage en Irak. Il est reproché à une administration puritaine d’avoir recouru au mensonge, même si c’était pour garantir la sécurité du déplacement présidentiel. Max Boot vole à son secours dans le Wall Street Journal en rappelant que Franklin D. Roosevelt était plus retors encore. L’important, c’est que George W. Bush ait pu symboliquement montrer qu’il ne lâcherait pas l’Irak, même si ses conseillers électoraux le lui recommandent.
Le républicain Lawrence J. Korb répond dans le Washington Post à une tribune précédente de Richard N. Haas. Il récuse la distinction faite par l’ancien directeur du Plan du département d’État entre guerre de nécessité et guerre de choix. Surtout, il considère que si l’on avait le choix d’aller ou pas en Irak, on est contraint aujourd’hui d’y rester.
_Simon Chesterman et David M. Malone de l’International Peace Academy ont été parmi les plus fervents partisans d’un mandat de l’ONU sur l’Irak. Pourtant, dans l’International Herald Tribune, ils considèrent aujourd’hui que cette option est désormais impraticable. L’Organisation est discréditée auprès des Irakiens pour ne pas avoir su se démarquer des États-Unis. Cette conclusion rejoint celles émises depuis des mois par d’anciens représentants de l’ONU en Irak, David Halliday et Hans von Sponeck.

Le général Wayne Downing défend dans le Washington Post la nouvelle stratégie de la Coalition en Irak : « frapper plus durement ». Elle a été concoctée par des experts israéliens venus partager leur expérience du maintien de l’ordre en Palestine au Centre anti-terroriste de West Point que dirige l’auteur. Pour mémoire, on se souvient que Paul Bremer (actuel patron de la Coalition en Irak) avait présidé une commission prospective sur le terrorisme international, à la fin de l’ère Clinton. Il y était conseillé par le général Downing. Ensemble, ils avaient alors préconisé quelques-unes des mesures de suspension des libertés individuelles aux États-Unis qui furent décidées après le 11 septembre.

L’analyste militaire William M. Arkin commente dans le Los Angeles Times la candidature du général Wesley Clark à la présidence des États-Unis. Il relève que cet officier n’a suscité l’admiration ni de ses subordonnés, ni de ses supérieurs, hormis Bill Clinton. Voilà qui n’est pas un gage de réussite électorale.

L’économiste Robert A. Levine revient dans le Washington Post sur le sondage controversé de la Commission européenne selon lequel 59 % des Européens considèrent qu’Israël est la plus grande menace pour la paix dans le monde. Rompant avec les préjugés de son milieu, l’auteur souligne qu’une étude plus poussée du sondage montre qu’en réalité les Européens exprimaient simplement que le conflit israélo-palestinien est une menace pour la paix mondiale.

Evgueni Primakov, ancien patron du KGB, a donné une interview au Figaro. Il y précise que l’arrestation de Khodorkovsky ne remet pas en question le principe des privatisations, mais sanctionne les délits qui ont pu être commis pendant cette période. En d’autres termes, la Fédération de Russie n’a pas l’intention de remettre en cause l’économie de marché, mais l’appropriation des richesses nationales par les oligarques.

Enfin Michael Meacher, ancien ministre de l’environnement du cabinet Blair, analyse dans The Independent les hésitations de Vladimir Poutine à propos du Protocole de Kyoto. Elles proviennent de la règle même de ces accords qui déterminent les émissions de CO2 autorisées en fonction du degré de développement de chaque État. Or la non-ratification par la Russie bloque l’application du Protocole. Il suggère donc de changer la règle et de calculer les émissions autorisées en fonction du nombre d’habitants.