Il est important de défendre l’acquis de ce que les Géorgiens appellent leur « révolution des roses », le renversement d’Edouard Chevardnarze. En effet, les dirigeants autoritaires de la région regardent les évolutions du pays avec anxiété.
Il ne fait pas de doute que le président qui sera élu dimanche par les Géorgiens sera Mikhail Saakashvili, le candidat unique de l’opposition, donné largement favori par les sondages. Toutefois, dans les mois à venir, Saakashvili va perdre progressivement le soutien de dirigeants qu ne se sont associés avec lui que dans l’opposition à Edouard Chevardnarze et il sera également confronté aux groupes politiques dont les privilèges ont été menacés par la « révolution des roses » et qui sont prêts à recourir à la force pour les conserver.
La révolution n’a été possible que grâce à l’action des États-Unis qui soutenaient auparavant Edouard Chevardnarze. Ce changement de position s’explique par l’émergence de nouveaux dirigeants pro-occidentaux dans l’opposition, la crainte d’une prise de contrôle de l’économie géorgienne en faillite par la Russie et surtout parce que seul un gouvernement démocratique pouvait apaiser les craintes environnementalistes entourant la construction d’un pipeline en Géorgie. Il ne faut cependant pas exagérer l’apport financier du pipeline. Si la « révolution des roses » maintient ses acquis, il faut une croissance économique qui ne pourra revenir que grâce au rétablissement des relations commerciales avec les régions sécessionnistes où se trouvent les principales routes vers la Russie et la Turquie.
La Russie a, dans ce domaine, un rôle important à jouer. Elle avait proposé à Edouard Chevardnarze de l’aider à se maintenir au pouvoir pour conserver des bases militaires en Géorgie et notamment dans les régions sécessionnistes. Il ne pourra donc pas y avoir de règlement des conflits en Géorgie sans accord avec les Russes. Certains à Washington, dont Donald Rumsfeld, veulent exclure la Russie de Géorgie, mais, vu sa proximité avec la Tchétchénie, ce n’est pas possible.
International Herald Tribune (France)
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« Georgia gets a second chance, at long odds », par Zaal Anjaparidze et Peter Rutland, International Herald Tribune, le 2 janvier 2004.
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