Les politiques présidentielles se concentrent principalement sur trois questions : la sécurité nationale, l’économie et la culture. Elles dominent l’actualité, puis passent au second plan.
Quand l’URSS s’est effondrée en 1991, les questions de sécurité nationale sont devenues secondaires. C’est ce qui a permis à deux gouverneurs inexpérimentés sur ces questions, Bill Clinton et George W. Bush, d’être élus en 1992 et en 2000. En 1992, ce fut l’économie qui était le thème dominant tandis qu’en 1996 et en 2000, les questions culturelles qui furent centrales.
Aujourd’hui, les démocrates veulent faire de l’économie le thème central de la campagne, mais il n’y arriveront probablement pas. Le 11 septembre a remis la sécurité en tête des préoccupations des électeurs. Or sur cette question, le président a transformé la stratégie américaine. La guerre en Afghanistan a envoyé le message qu’il n’y aurait pas de refuge pour Al Qaïda, la guerre en Irak celui que tout pays équipant les terroristes verrait son régime renversé. De plus, la reconstruction de l’Irak a démontré que nous voulions sortir de l’impasse dans laquelle se trouvait la politique moyen-orientale.
Les Démocrates ne l’ont pas compris. Howard Dean a même laissé entendre que Bush avait été averti des attentats du 11 septembre, mais les aurait laissé faire. Vu l’impact qu’aurait sur l’économie un nouvel attentat utilisant la technologie, en plus des nombreux morts, la sécurité nationale n’est pas un sujet de la campagne parmi d’autres, c’est le seul sujet de la campagne. Si les Démocrates ne le comprennent pas et n’élaborent pas une stratégie ambitieuse, ils resteront hors des préoccupations de la majorité.
« Today It’s the War on Terror, Stupid », par John Ellis, Los Angeles Times, 9 janvier 2004.
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