Le ministre des Affaires étrangères israélien, Silvan Shalom, a demandé, dimanche 11 janvier 2004, au procureur général, Edna Arbel, d’ouvrir une enquête sur les fuites concernant les négociations entre Israël et la Libye.
Silvan Shalom, qui s’exprimait dans le cadre d’une conférence de presse commune avec son homologue macédonien, Ilinka Mitreva, a indiqué avoir évoqué la question avec le chef des services de renseignement israéliens, Avi Dichter. Il s’est porté volontaire pour être la première personne entendue dans ce dossier.
Selon lui, « toute publication d’un contact avec un pays arabe qui n’a pas de relations [diplomatiques officielles] avec Israël nuit non seulement à notre capacité de négocier avec cet État, mais dissuade également d’autres États d’établir un contact avec nous ».
Le journal arabe basé à Londres, Asharq al-Awsat, a évoqué une lettre adressée par Tripoli à la diplomatie israélienne se plaignant des fuites et indiquant : « Israël n’a pas la moindre conception de l’éthique diplomatique ». Des membres de la diplomatie libyenne, et notamment Saif al-Islam, ont néanmoins, d’après le Jerusalem Post reconnu que les fuites ne venaient pas d’Israël mais plutôt d’autres pays arabes refusant le récent rapprochement de la Libye avec l’Occident.
Le même jour, des diplomates libyens sont arrivés en Égypte en visite officielle, au lendemain de la mise en application d’une nouvelle réglementation par Le Caire sur l’entrée sur son territoire des ressortissants libyens. Cette réglementation, qui impose désormais que les visiteurs libyens soient munis de visas, fait suite à des mesures similaires prises par Tripoli, qui a interdit l’entrée en Libye à 1500 Égyptiens. La semaine dernière, les journaux égyptiens ont lourdement critiqué le président libyen, Mohammad Khadafi, pour sa décision de renoncer aux armes de destruction massive, en suggérant qu’il chercherait ainsi à éviter le sort du président irakien déchu, Saddam Hussein.

Source
Jerusalem Post (Israël)

« Shalom demands inquiry into Libya leak », par Herb Keinon, Jerusalem Post, 11 janvier 2004.