Joseph Cirincione, membre de la Fondation Carnegie, est le principal auteur du rapport Armes de destruction massive en Irak, preuves et conséquences démontrant le caractère erroné des analyses défendues par l’administration Bush sur la prétendue menace irakienne. Dans The Age, il s’attaque à une autre croyance, celle selon laquelle les progrès enregistrés dans les dossiers iranien et nord-coréen seraient une conséquence de la démonstration de force en Irak. Au contraire, selon lui, Washington a trop dispersé ses forces pour pouvoir encore menacer les États avec lesquels il négocie. L’administration Bush tente de faire croire au succès de sa politique en Irak alors qu’elle est désormais contrainte d’appliquer la politique prônée par les Européens.
Le journaliste économique Martin Mayer revient dans le New York Times sur l’arrestation de Saddam Hussein et les 750 000 dollars qui auraient été trouvés à cette occasion. Se basant sur les informations fournies par l’Autorité provisoire de la Coalition, il s’interroge sur les raisons de l’absence d’une enquête sur la provenance de cet argent et demande à ce que la Réserve fédérale états-unienne aide à tracer la route de ces billets grâce à leurs numéros. Il déplore le manque d’enthousiasme de la Banque centrale à aider à démanteler les réseaux de financement du terrorisme. Si ce regret est compréhensible, l’exemple de départ semble mal choisi puisque la seule accusation des États-Unis contre Saddam Hussein dans le domaine du financement du « terrorisme » est l’aide financière fournie par l’ancien dirigeant irakien aux familles des kamikazes palestiniens dont les maisons étaient détruites par Tsahal. Il est bien plus regrettable qu’aucune enquête n’ait été conduite pour retrouver ceux qui avaient profité des attentats du 11 septembre 2001 pour réussir des coups en bourse en spéculant à la baisse sur des compagnies aériennes. Malheureusement, l’administration Bush avait fait obstruction à l’enquête.

Le débat français sur le port des insignes religieux dans les établissements scolaires dépasse largement le cadre national et de nombreux responsables politiques internationaux s’y joignent. Ainsi, le conseiller de Tony Blair, Anthony Giddens affirme dans Le Monde qu’il comprend les intentions du gouvernement français, mais déplore l’interdiction qui prive les musulmanes d’un moyen d’entrer dans la modernité sans choquer les conventions des sociétés traditionnelles. Il constate que le débat français a trouvé un écho dans de nombreuses parties du globe aujourd’hui.
Au contraire, pour Tariq Ramadan dans Libération, ce n’est pas le débat français sur le foulard qui trouve un écho dans le monde entier ; ce sont les évènements du monde qui sont venus relancer une question qui était en train de se tasser d’elle même depuis la décision du Conseil d’État de 1989. Il estime que cette interdiction ne va qu’isoler davantage les musulmans français et il appelle ces derniers à ne pas céder à la tentation communautaire qui ferait le jeu, selon lui, de ceux qui ont instrumentalisé le débat.

Ce week-end, Ariel Sharon a officiellement balayé la « menace » du Premier ministre palestinien Ahmed Qoreï qui avait déclaré envisager un abandon de la solution à deux États pour promouvoir la création d’un État binational, État dont la population serait rapidement devenue majoritairement arabe. Le Premier ministre israélien a beau affirmer ne pas en tenir compte, beaucoup d’analystes voient dans l’argument démographique la raison centrale de son plan de retrait unilatéral. La perspective d’un État binational inquiète Jonathan Spyer, ancien conseiller du gouvernement israélien, qui soutient les mesures unilatérales de retrait dans le Guardian et appelle le Likoud à abandonner son nationalisme romantique pour une vision plus pragmatique.

Enfin, The Independant reprend des extraits d’un discours de Jack Straw consacré aux relations franco-britanniques un siècle après la signature de l’Entente cordiale. Souhaitant présenter une image d’une relation franco-britannique forte, il aboutit ironiquement à la description de deux pays qui n’ont jamais été aussi proches culturellement, mais il s’abstient de citer des réalisations communes aux deux gouvernements, sans doute faute d’exemples.