Les États-Unis s’enorgueillissent de leur séparation de l’Église et de l’État, mais chaque église a en son sein la bannière étoilée. La laïcité française est plus autoritaire et la détermination de Jacques Chirac à interdire le port du voile islamique est susceptible de réveiller les antagonismes en France. Le Royaume-Uni, pour sa part, ne se voit ni comme un État confessionnel, ni comme un État laïc. Certaines Églises établies ont une relation étroite avec le monarque et un peu plus éloignées avec les autres institutions.
Certains voient cet arrangement comme une situation privilégiant le christianisme par rapport aux autres religions, mais d’autres l’interprétent comme une protection pour les valeurs spirituelles et les autres fois. On trouve d’ailleurs certains des plus chauds partisans de ce système chez les responsables religieux des communautés non-chrétiennes car il donne une dimension spirituelle à l’État et inscrit le sacré au cœur de la vie nationale. En outre, le prince de Galles a encouragé les Églises d’Angleterre et d’Écosse à entretenir un dialogue œcuménique.
Le système britannique peut apparaître comme anachronique, mais il s’est avéré être plus ouvert, flexible et tolérant que le mélange de liberté individuelle et de patriotisme états-unien et l’attachement français aux concepts républicains laïcs du XVIIIème siècle.
« The states we’re in », par Ian Bradley, The Guardian, 17 janvier 2004.
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