En avril dernier, j’étais l’officier commandant la première brigade de la quatrième division d’infanterie à Tikrit et il m’avait été conseillé par mes collègues des Marines d’appliquer la stratégie du « gant de velours » avec les Irakiens. Elle consiste à chercher à obtenir l’adhésion de la population en se comportant amicalement et en limitant les patrouilles et les contrôles dans la journée. Cela permettrait de marginaliser les fidèles de l’ancien régime en nous liant aux Irakiens amicaux.
Nous n’avons pas suivi les recommandations des Marines et nous avons choisi une approche plus directe contre les terroristes. Nous avons mené des raids contre les membres de l’ancien régime, opérant dans le triangle sunnite. Cela nous a permis de capturer Saddam Hussein, il y a quelques semaines. Dans le même temps, nous avons contribué à la reconstruction des écoles, à l’approvisionnement en carburant, au développement de la production électrique et nous avons construit des relations fortes avec les Irakiens.
Pourtant, malgré nos résultats, les Marines critiquent l’Army pour avoir été trop dure. Ils affirment qu’ils étaient en train d’obtenir le soutien des sunnites quand ils nous ont laissé le terrain, il y a huit mois, et que leur tactique du « gant de velours » fonctionne bien dans le Sud. Mais le Sud de l’Irak ou le Nord n’ont rien à voir avec le triangle sunnite. Nous avons peut-être été trop durs à certaines occasions, mais nous avons essentiellement adapté nos stratégies au terrain et les stratégies simplistes des Marines n’auraient pas fonctionné. Si on applique la stratégie du gant de velours dans le centre de l’Irak, il y a de forts risques de perdre les acquis obtenus par l’Army.
Washington Post (États-Unis)
Quotidien états-unien de référence, racheté en août 2013 par Jeff Bezos, fondateur d’Amazon.
« The Risk of Velvet Gloves », par Gian P. Gentile, Washington Post, 19 janvier 2004.
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