Je ne m’attendais pas à être impliqué dans cette campagne électorale, mais mon nom est mentionné presque quotidiennement par les commentateurs politiques comme un avertissement contre ce que les candidats ne devraient pas faire. Pourquoi ? Quelles sont les erreurs que j’ai commises ?
En réalité, personne ne pouvait vaincre Nixon en 1972, pas plus qu’on ne pouvait battre Reagan en 1984. Mais la grande leçon à tirer de 1972 n’est elle pas plutôt de faire attention à un président qui mène une campagne malhonnête ? Suis-je vraiment celui qui doit avoir honte de 1972 ? Si George Wallace avait pu se présenter comme candidat indépendant, il aurait sans doute pris 20 millions de voix à Nixon. Les critiques de ma campagne oublient aussi de préciser que les dépenses de campagnes de Nixon furent sans précédent et furent essentiellement utilisées pour me faire passer pour un extrémiste qui n’était pas soucieux de la défense du pays alors que j’avais été décoré lors de la Seconde Guerre mondiale pendant que Nixon était loin du front.
Je suis fier de mes états de service, mais aujourd’hui ce qui m’intéresse, c’est la paix. L’Irak n’était pas une menace et n’avait pas de liens avec le 11 septembre. En faisant la guerre en Irak, on a détourné l’attention des problèmes intérieurs et internationaux, notamment de la faim dans le monde. Encore une fois ce sont ceux qui ne connaissent pas la guerre qui y ont envoyé les jeunes de notre pays. Ce ne sont pas Wesley Clark, que je soutient, ou John Kerry, tous deux blessés au Vietnam, ni John Edwards, ni Howard Dean qui auraient fait cette guerre.

Source
Washington Post (États-Unis)
Quotidien états-unien de référence, racheté en août 2013 par Jeff Bezos, fondateur d’Amazon.

« A Campaign Fiasco That Wasn’t », par George S. McGovern, Washington Post, 4 février 2004.