Les relations entre l’Union européenne et les pays d’Amérique centrale et du Sud sont marquées par la Politique agricole commune (PAC) de l’Union européenne. La PAC est née dans un contexte socio-économique qui n’existe plus aujourd’hui. Elle conduit désormais à faire bénéficier une agriculture d’exportation d’un véritable dumping.
Alors qu’en Amérique latine, 170 millions de personnes vivent avec moins de deux dollars par jours, dans l’Union européenne chaque vache est subventionnée deux dollars par jour. Le G20 a demandé la suppression de 300 millions de dollars d’aide. L’Union européenne a accepté, en échange d’une libéralisation du marché des services des pays du G20 et d’un abandon des subventions agricoles par les États-Unis, ce que Washington refuse.
L’Amérique du Sud ne doit pas compter sur la bonne volonté des pays riches, mais sur elle-même. Elle a fait un grand pas en signant un accord de libre-échange entre le MERCOSUR et la Communauté andine, mais ce n’est pas suffisant car pour l’instant, il s’agit d’un accord purement économique comme l’est aujourd’hui l’Union européenne. C’est justement ce statut qui empêche l’Europe de faire face aux effets pervers de sa politique agricole.

Source
Clarin (Argentine)

« La política agraria de la UE es perversa », par Maurizio Turco, Clarin, 4 février 2004.