En Afghanistan, la situation en matière de contrôle des drogues doit être réglée aux niveaux national, régional et international. C’est ce qu’a estimé aujourd’hui, à Vienne, l’Organe international du contrôle des stupéfiants (OICS). Au cours de cette Conférence, qui fait suite à des consultations avec le Gouvernement afghan, le Président de l’OICS, Philip Emafo, a déclaré : « L’Afghanistan n’est pas seulement confronté à un problème grave de culture illicite mais aussi au problème croissant de production et de trafic d’opiacées ». 

Malgré les quelques progrès enregistrés l’année dernière, l’OICS a souligné la responsabilité que le Gouvernement afghan doit assumer en sa qualité d’Etat partie aux traités internationaux sur le contrôle des drogues. L’OICS a donc appelé le Gouvernement à prendre des mesures appropriées pour assurer des progrès dans le respect des interdictions frappant la production d’opium ainsi que dans la prévention de la culture illicite qui, conformément à la Stratégie nationale de contrôle des drogues, doit être réduite, dans les prochaines années.

Toutefois, a reconnu l’OICS, le règlement de la situation en matière de contrôle des drogues ne peut reposer sur les seules épaules du Gouvernement. Il requiert l’appui total et la pleine coopération de la communauté internationale. 

L’OICS a répété que le commerce d’opiacées afghans génère des fonds qui corrompent les institutions, financent le terrorisme et les insurrections, et conduisent à une déstabilisation de la région. L’OICS s’est dit préoccupé par le fait que les retards enregistrés dans le processus de reconstruction, au cours de ces deux dernières années, s’accompagnent d’activités illégales diverses dont la production et le trafic des drogues qui sont devenus la principale source de revenus et d’emplois en Afghanistan. 

L’OICS a appelé, une nouvelle fois, la communauté internationale, les pays destinataires des drogues, y compris les pays voisins, à renforcer leur coopération technique et financière avec le Gouvernement afghan. Il a également lancé un appel urgent à la communauté internationale, en particulier les pays donateurs, pour qu’elle accélère la fourniture de l’aide au Gouvernement afghan, dans ses efforts de lutte contre toutes les activités illégales liées aux drogues. 

Fondant son action sur l’article 14 de la Convention unique sur les stupéfiants de 1961, l’OICS continuera d’invoquer cet article tant qu’il ne sera pas convaincu du respect par l’Afghanistan de la Convention. Le Conseil d’administration, qui a invoqué cet article dès 2000, a le droit d’agir de la sorte lorsque la situation dans un pays compromet sérieusement les objectifs de la Convention. Conformément à l’article 14, l’OICS poursuivra son dialogue avec le Gouvernement afghan et continuera de surveiller étroitement l’évolution de la situation.

Source : ONU
Références : AFG/248, SOC/NAR/889